Qu’ils disaient…
Rappelez-vous les déclarations de nos politiciens à la naissance de l’Euro…Qu’ils aient été de gauche ou de droite… Du Parti Socialiste, des Verts ou de ce qui était alors encore le RPR ou l’UDF… Qu’ils soient à présent au pouvoir et toujours membres de ce même PS, ou bien de ce qui est devenu EELV (et jusqu’au boss du Front de Gauche Jean-Luc Mélenchon qui joue pourtant aujourd’hui les tartarins amnésiques avec un culot proprement himalayen) ou de cette fausse opposition constituée de l’actuelle UMP, de l’UDI ou encore du Modem : tous, absolument tous sans exception nous vantaient, nous vendaient à l’époque la nouvelle monnaie unique européenne comme devant être l’aboutissement ultime de la construction européenne, un formidable outil de croissance, de prospérité, de protection dans la mondialisation triomphante. Une solution évidente et presque miraculeuse à tous nos maux, capable de guérir les lépreux, de faire se lever les paralytiques, et de nous faire toucher enfin du doigt le meilleur des mondes.
A peine treize ans plus tard, l’escroquerie est éventée, le soufflet s’est piteusement dégonflé, mais la vérité bien qu’aveuglante continue à être encore et toujours furieusement occultée, camouflée, travestie par nos élites européistes et les médias qui servent avec tant de zèle de porte-flingues à la pensée unique. Malgré la Grèce, le Portugal, l’Irlande, l’Espagne, l’Italie, demain la France qui sombrent dans la dépression puis la récession, malgré les près de 1 500 milliards d’Euros dilapidés depuis un peu plus de deux ans pour tenter de sauver cette monnaie (et on s’en apercevra tôt ou tard, totalement en pure perte), nos apprentis-sorciers de la bien-pensance cherchent encore et encore à dissimuler la réalité cataclysmique dans laquelle la chimère européenne et tout particulièrement le fantasme de l’Euro a plongé le vieux continent. Et pour tenter d’atteindre ce but toutes les manipulations, toutes les impostures, tous les coups tordus sont permis !
Le 8 janvier 2013, l’institut Eurostat a publié son communiqué mensuel sur la situation du chômage concernant le mois de novembre 2012… Sous le titre « Novembre 2012 – Le taux de chômage à 11,8% dans la zone euro – À 10,7% dans l’UE27 », ce communiqué de 4 pages adopte comme systématiquement depuis le début de la crise un ton qui se veut neutre, factuel et rassurant, mais ne propose en fait que des données chiffrées soigneusement sélectionnées et judicieusement éparpillées, quasiment sans le moindre commentaire à même de contredire la politique économique et monétaire définie par l’Union. En particulier, Eurostat se garde bien de comparer les résultats économiques des pays de la zone Euro et ceux des autres pays de l’UE.
Pourtant, en fouillant bien et en regroupant comme il se doit les chiffres qui sont soigneusement dispersés dans ce rapport, il apparaît bien que le bilan de l’Euro est totalement catastrophique, notamment en ce qui concerne le chômage. En effet, dans les 17 pays de la zone Euro, le nombre des chômeurs a littéralement explosé en cette fin d’année 2012 : plus de deux millions de chômeurs supplémentaires (+ 2 015 000 en ZE17), quand le nombre de chômeurs a de son côté… Carrément baissé dans les 10 états hors zone Euro (- 3 000) ! Le constat est terrible, accablant, incontournable… Incontournable ? Que nenni ! Car ni nos chères télés, ni nos formidables radios, ni nos exemplaires journaux et magazines n’ont bien évidemment jugé bon de nous en rendre compte… Faut-il vraiment faire encore semblant de s’en étonner ? Il est vrai qu’entre le retour en France de Jeanne d’Arc-Cassez, le lynchage public et méditaique de Depardieu, l’arrivée du Vendée-Globe et la soirée du Théâtre du Rond-Point en faveur du Mariage pour Tous, ils avaient bien d’autres chats à fouetter !
Marc LEROY – La Plume à Gratter
Il est vrai qu’entre l’Euro, la mondialisation et les déconnages de l’Europe à 27 on en arrive même à se demander comment tout ça tient encore debout. Parce que c’est la mode, sans doute, comme disait ma grand-mère.
Amitiés.