Publié le : 04 février 2013
Source :michelcollon.info
Alors que les roulements de tambour contre la Syrie deviennent de plus en plus forts, les allégations de plus en plus folles, et le double jeu de fomenter, comploter et financer les terroristes (pardon, aider l’opposition légitime) de plus en plus évident, il est intéressant de jeter un coup d’oeil aux justifications présentées par les gouvernants US pour leurs incursions meurtrières de l’histoire récente.
Panama
Ce mois de décembre 2012 est le 23e anniversaire de l’invasion de Panama le 20 décembre 1989, au moment où les Panaméens préparaient leurs fêtes de Noël. Un bref rappel nous remet en mémoire Philip Agee évoquant le président George H. W. Bush lorsqu’il disait au peuple américain que la menace de Panama (3.571.185 habitants en 2011) était telle qu’elle « compromettait notre mode de vie ». La référence figure dans la conférence bien nommée d’Agee, “Produire la crise appropriée” (1). Aussi éloquente aujourd’hui qu’hier. Rien n’a changé.
Le but de l’invasion était de s’emparer du leader du pays, le général Manuel Noriega, et bien entendu “d’établir un gouvernement démocratique”. Un changement de régime. Avec la proximité de la remise au Panama du contrôle du canal (prévue à l’origine pour le 1er janvier 1990) après un siècle de gestion coloniale US, l’Amérique voulait s’assurer que ce contrôle reste dans les mains d’alliés malléables.
Noriega, un pion de la CIA depuis 1967 (2), qui était passé par la célèbre Ecole des Amériques à Fort Benning (Georgie), était arrivé au pouvoir avec l’aide des Etats-Unis, mais apparemment son soutien US avait faibli. En un mot, les USA le kidnappèrent et le condamnèrent à 40 ans de prison.
Les plans d’invasion avaient été baptisés “Opération livre de prières”. “Par la suite, on les renomma “Opération juste cause”. Le général Colin Powell approuva ce nouveau nom en disant “Même nos critiques les plus sévères seront obligés de parler de ‘juste cause’ quand ils nous dénonceront” (Colin Powell et Joseph E. Persico, My American Journey, 1995).
27.000 hommes, soutenus par des hélicoptères Apache, ravagèrent la plus grande partie du petit pays qui était défendu par 3.000 hommes. George Bush senior déclara qu’il détrônait un dictateur malfaisant qui brutalisait son peuple (ça vous dit quelque chose ?) et que son action était rendue nécessaire pour “la protection de vies américaines”. Il alléguait aussi la “défense de la démocratie et des droits de l’homme au Panama” et le besoin de “protéger le canal” (Surprise, non ?).
Manuel Noriega a été libéré de son emprisonnement US en 2007, et extradé en France où il avait été décoré de la légion d’honneur en 1987. Il y est resté incarcéré jusqu’en décembre 2011, puis il a été renvoyé à Panama où il est tojurs en prison.
Au cours de la destruction de Panama, aujourd’hui oubliée (si vous n’êtes pas Panaméen), le secteur pauvre et fortement peuplé d’El Chorillo fut à ce point ravagé par les flammes qu’il a reçu le nom de “petit Hiroshima”. Une femme a déclaré : “Les Américains du Nord ont commencé à incendier El Chorillo à 6 h 30 du matin. Ils lançaient un petit objet dans la maison et la maison prenait feu. Après, ils passaient à une autre, mettant le feu dans une rue après l’autre, en coordonnant les incendies avec des walkie-talkies.” Un soldat US a été enregistré déclarant : “Nous vous demandons de vous rendre. Si vous ne le faites pas, nous raserons toutes les maisons” D’après un habitant de la ville : “ils tiraient sur tout ce qui bougeait.”
Les morts étaient jetés dans des fosses communes. Des témoins ont vu les troupes US brûlant les victimes au lance-flammes et ont décrit comment les cadavres se recroquevillaient sous le feu. D’autres corps étaient empilés en tas par des bulldozers. (3)
Des essais US d’armes chimiques
Il y a pire. Alors que pleuvent les allégations actuelles moralisantes de Washington et de Whitehall sur la présence sans preuve d’armes chimiques en Syrie, on dispose de faits prouvés en ce qui concerne les Etats-Unis.
Des années 1940 à 1990, les Etats-Unis se sont servis de diverses régions de Panama comme terrains d’essais d’armes chimiques, comprenant le gaz moutarde, le VX, le Sarin, le cyanure d’hydrogène et d’autres agents neurotoxiques, placés dans des mines, des roquettes ou des obus, peut-être des dizaines de milliers de munitions chimiques.” (William Blum, “Rogue State”, 2002). De plus, en quittant Panama en fin 1999, ils ont laissé “de nombreux sites contenant des armes chimiques”. Ils ont aussi “effectué au Panama des essais secrets de l’Agent Orange.” “Au cours de l’invasion, le village de Pacora, près de Panama City, a été bombardé de produits chimiques par hélicoptères et avions de l’US Southern Command, avec des substances qui brûlaient la peau et causaient des diarrhées et d’intenses souffrances.”
L’Irak (1er chapitre)
Beaucoup d’analystes considèrent que Panama fut le terrain d’essai pour l’Irak. Neuf mois après la contamination de Panama, l’étranglement de l’Irak par l’embargo dirigé par les USA a été imposé par l’ONU, après que l’ambassadeur américain April Glaspie ait donné le feu vert à Saddam Hussein pour son invasion du Koweit, suite aux importantes provocations de ce dernier et à sa déstabilisation financière et géographique .(4)
Le fracas autour des armes chimiques et autres s’est amplifié, amenant Saddam Hussein à dire : “J’ai l’impression qu’un jour vous allez me dire : vous fabriquez de la poudre à canon à partir du blé”. Treize mois après Panama, l’Amérique a pris la tête d’une coalition de 31 pays visant à “ramener l’Irak à un âge pré-industriel”. Les seuls produits chimiques trouvés en Irak ont été le mélange toxique émanant des usines bombardées de pharmacie, d’engrais ou de construction automobile, et des autres établissements de la base industrielle du pays, y compris les entrepôts de substances chimiques et biologiques (à usage médical) vendues à l’Irak par les USA, l’Allemagne et d’autres pendant des décennies (ventes qui se sont poursuivies ironiquement même pendant l’agression).(5)
Par contre, des substances hautement toxiques et radioactives ont été introduites en Irak sous la forme de 750 tonnes de munitions à l’uranium appauvri (UA) qui ont une “demi-vie” toxique de 4 à 5 milliards d’années. Les petites tombes du nombre de bébés morts-nés, avortés, déformés ou venant au monde avec des cancers sont le témoignage muet de ces armes de destruction massive d’une exceptionnelle cruauté. L’Irak a été bombardé pendant 42 jours et nuits. Les fameuses armes chimiques soi-disant fabriquées par Bagdad n’ont bien sûr jamais été trouvées.
La Yougoslavie
Le 24 mars 1999, l’OTAN a commencé a “libérer” le Kosovo de la Serbie (Opération Noble enclume). Le Kosovo avait une quantité “inépuisable” de minerais d’une valeur estimée à dix trillions de dollars dans les mines de Trebca. La “libération” a consisté en 78 jours de bombardement intense, comprenant l’emploi d’armes à l’uranium appauvri. 20.000 tonnes de bombes ont été lâchées, détruisant systématiquement les centres de communication, les dépôts de carburant, les aéroports, le réseau routier, les trains, les marchés, et même l’ambassade de Chine (la Chine était opposée à l’agression, et l’OTAN a boiteusement allégué qu’elle avait une mauvaise carte de Belgrade), et évidemment le centre de presse. Assassiner les journalistes est devenu aujourd’hui une routine, un impardonnable crime de guerre.
Avant l’agression, le Pentagone avait affirmé que l’armée yougoslave disposait d’au moins deux sortes de gaz toxiques, avec les moyens de les produire. Le département US de la Défense avait averti Slobodan Milosevic et l’état-major de l’armée yougoslave : “Si Belgrade utilise les toxiques sarin et gaz moutarde contre l’OTAN, la riposte sera dévastatrice”.
Curieusement, une fois commencées les frappes aériennes, l’OTAN n’a pas dit un mot sur le fait que l’attaque pouvait être motivée par la conviction américaine que la Serbie était en mesure de produire des armes chimiques. (Zagreb Globus, 16 avril 1999, pp. 18-19.)
La destruction à grande échelle de l’industrie a cependant épargné les mines de Trebca.
Le 14 août 2000, 900 hommes lourdement armés – anglais, français, italiens, pakistanais et membres de la KFOR – ont été amenés par hélicoptères sur le site. Les managers et ouvriers qui ont essayé de les combattre ont été maîtrisés par gaz lacrymogènes et balles en plastique. Le personnel qui avait résisté a été arrêté. Les journaux de l’OTAN ont décrit l’action comme le “commencement de la démocratisation du Kosovo”. En fait l’attaque a ouvert la voie à la vente des mines – contenant les “inépuisables” réserves de 77.302.000 tonnes de charbon, cuivre, zinc, plomb, nickel, or, argent, marbre, manganèse, fer, amiante et calcaire, pour ne citer que quelques ressources – à des groupes privés étrangers. L’ “Armée de libération du Kosovo” (UCK) avait été entraînée et financée par des millions de dollars et de marks allemands de la CIA et du BND (services de renseignements de Berlin), pendant des années, pour cette guerre, faussement baptisée “guerre civile” (6) par les gouvernements de l’OTAN et leurs porte-paroles. Les meurtriers effets toxiques et radioactifs de l’UA ont été provoqués dans toute l’ex-Yougoslavie.
En 2001, les médecins de l’hôpital serbe de Kosovska Mitrovica ont constaté que le nombre de patients souffrant de cancers avait augmenté de 200 % par rapport à l’enquête de 1998. Une étude de 2003 de l’UN Environmental Program (UNEP) a fait état de prélèvements contaminés d’air et d’eau potable en Bosnie-Herzégovine. Bien sûr, “il n’y avait pas lieu de s’alarmer”. Pekka Haavisto, ex-ministre finlandaise de l’Environnement à la tête de l’UNEP, a réclamé une enquête vaste et approfondie pour établir l’étendue et l’intensité de la contamination. Les Etats-Unis – cités comme étant le seul pays à avoir utilisé des armes à l’UA dans le conflit – ont bloqué la requête. (7) Cependant, l’inquiétude s’est répandue en Europe quand on a vu que des Casques bleus italiens, portugais, belges ou français étaient atteints de cancers, et étaient morts en quelques mois. Les Casques bleus norvégiens ont refusé d’être déployés sur place. (8)
Moins d’un mois après la fin de la guerre en Yougoslavie en 1999, le British National Radiological Protection Board a averti les citoyens britanniques du danger de résider au Kosovo “en raison de la contamination de ses territoires par des armes à l’UA.”
Les Casques bleus, évidemment, n’étaient là que pour quelques semaines ou quelques mois. Les gens de la région y vivent. Ils ont vu la dégradation de leur santé et de celle de leurs générations à venir ignorées et oubliées par leurs “libérateurs”. Ces derniers avaient d’autres “tyrans” à renverser, d’autres populations à “libérer” de leurs conditions d’existence, de leurs membres et de leurs vies.
L’Irak (2e chapitre)
L’Irak avait de nouveau été bombardé par les USA et le Royaume Uni pendant la période de noel 1998, quatre mois avant l’agression de la Yougoslavie, et était de nouveau sur l’agenda d’invasion. Les mensonges étaient familiers, et incessants. Un exemple, parmi des milliers d’autres, le 2 septembre 2002. “Selon les experts, l’Irak possède des tonnes d’armes chimiques. Alors que des membres de l’administration Bush réclament une frappe préventive contre l’Irak, ils font état de preuves de plus en plus nombreuses que Saddam Hussein a amassé de vastes stocks d’armes chimiques et biologiques qu’il cache d’une éventuelle attaque militaire US. La préoccupation de Washington est que l’Irak pourrait remettre ces armes à des groupes terroristes. Si nous attendons que le danger se matérialise, ce sera peut-être trop tard” a dit le sénateur Joseph Biden, président du Foreign Relations Committee. Biden étant aujourd’hui vice-président, il est impossible de ne pas se demander s’il n’inspire pas l’actuelle propagande anti-syrienne, truffée de formules si extraordinairement similaires.
Jon Wolfsthal, un analyste du Carnegie Endownment for International Peace, a affirmé que l’inventaire irakien est significatif : “l’Irak continue à posséder plusieurs tonnes d’armes chimiques, assez pour tuer des milliers et des milliers de civils et de soldats.” (9)
Des experts de l’ONU en matière d’armement ont prétendu que l’Irak avait stocké plus de 600 tonnes d’agents chimiques, comprenant gaz moutarde, VX et sarin. Selon eux, quelques 25.000 roquettes et 15.000 obus d’artillerie pourvus de produits chimiques n’étaient pas officiellement répertoriés.
“Le souci est qu’ils (les Irakiens) disposent – ou peuvent disposer rapidement – des moyens de fabriquer de vastes quantités d’anthrax ou d’autres matériels”, a ajouté Wolfsthal. Selon le secrétaire d’Etat à la Défense Donald Rumsfeld : “l’Irak a des laboratoires mobiles d’armes biologiques qu’il est pratiquement impossible pour les forces US de cibler”. Il affirmait que les vies de milliers de gens étaient en jeu. En fait, c’est le nombre de victimes irakiennes de troupes américaines et anglaises, de leurs milices et de leur gouvernement de marionnettes imposé, qui peut se comparer à un véritable holocauste.
Jonathan Schwartz a revu le paquet de mensonges débité sur l’Irak à l’ONU par le général Colin Powell, le 5 février 2003. Il le cite : “Mes chers collègues. Toutes les déclarations que je fais aujourd’hui sont prouvées par des sources, des sources solides. Ce ne sont pas de simples affirmations. Ce sont des faits et des conclusions basées sur des renseignements solides.”
Aujourd’hui, Powell exprime des regrets. Schwartz n’en est pas touché pour autant. Au cinquième anniversaire des absurdités trompeuses du général, il a commenté : “Quelle que soit l’abondance de critiques dont Powell a été l’objet – il dit qu’elles ont été douloureuses et feront toujours partie de sa vie – elles ne sont rien à côté de ce qu’il aurait mérité. Il a été beaucoup plus qu’horriblement abusé. Il est prouvé qu’il a fabriqué des documents et ignoré les avertissements répétés que ce qu’il racontait était faux.”
L’invasion totalement illégale de l’Irak, basée sur ce paquet transatlantique de mensonges, a commencé 45 jours après. Opération Iraq Liberation : OIL.
La Libye
Les mensonges sur la Libye, promue par le colonel Kadhafi au premier rang de l’Index de développement humain de l’Afrique, sont de récente mémoire. Quelques rappels tout de même.
La CIA a payé des Quislings pendant des décennies dans toutes ses invasions. Pour Kadhafi, il y a eu le général Abdul Fatah Younis, son ministre de l’Intérieur, qui est passé à l’opposition – on peut se demander quel a été son prix – pour devenir le chef d’état major des insurgés. Il a réclamé aux alliés de l’OTAN des armes lourdes pour les rebelles, comprenant des hélicoptères et des missiles anti-chars pour défendre la ville assiégée de Misurata. Il prédisait que “le dictateur était prêt à se servir d’armes chimiques dans son combat ultime contre les rebelles et la population civile”. (affirmations qu’on croirait sorties de la bouche de l’opposition actuelle en Syrie). “Kadhafi est acculé. Malheureusement, il a encore environ 25 % de son armement chimique qu’il pourrait utiliser s’il est dans une situation désespérée. (…) On sait qu’il lui reste environ dix tonnes de gaz moutarde sur les quantités qu’il avait détruites sous le contrôle de l’agence de l’ONU, l’Organisation pour la prohibition des armes chimiques.” (10)
Pour situer le contexte, rappelons qu’en 2002, Neil Mackay, le chef plusieurs fois récompensé des enquêtes du Sunday Herald, avait dénoncé : “Poussé par la rapacité et un profond manque de moralité, le gouvernement britannique a violé la Convention sur les armes chimiques en vendant des produits toxiques pouvant être convertis en armes de guerre. Les pays bénéficiant de ces ventes comprenaient la Libye, le Yemen, Israël, l’Arabie Saoudite, Chypre, l’Inde, le Kenya, le Kuwait, la Malaisie, le Nigeria, l’Oman, le Pakistan, Singapour, la Slovénie, l’Afrique du Sud, la Corée du Sud, le Sri Lanka, la Tanzanie, la Turquie et l’Ouganda, une accusation ‘clairement admise’ par le département du Commerce et de l’Industrie.”
Après l’accolade donnée par Tony Blair au colonel Kadhafi en mars 2004, le gouvernement britannique a fait état de plans d’envois en Libye d’experts pour détruire les armes chimiques qu’il lui avait vendues, prétendant que le colonel Kadhafi avait trompé Blair sur leur existence. Que Londres avait les reçus de livraison en Libye lui a sûrement échappé. Une duplicité identique à celle du Royaume Uni en Irak.
Entre le début de la destruction de la Libye le 19 mars 2011 et la prise en main des opérations par l’OTAN le 31 mars, les USA et la GB ont lancé 110 missiles Cruise sur un pays de moins de 6.500.000 habitants. Quand l’OTAN a assumé le commandement de l’”intervention humanitaire”, ils ont agressé cette faible population à travers 26.500 sorties de bombardement. Aucune larme présidentielle n’a été versée sur les enfants libyens tués, dont la mort a été précédée d’une terreur inimaginable, au cours d’attaques portant les noms idiots d’Operation Odyssey Dawn et d’Opération Unified Protector (sans commentaire).
Kadhafi a perdu trois petits-enfants et trois fils. En 1986, au cours d’un premier bombardement, il avait perdu une fille adoptive en bas âge.
Quelques instants après avoir appris sa terrible mort aux mains d’un gang enragé de “protégés” de l’OTAN, la secrétaire d’Etat Hillary Clinton est apparue secouée de rire à la télévision, en s’exclamant : “Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort.” Combien de temps est passé depuis qu’elle a dit : “Je pense vraiment qu’il faut un village pour élever un enfant.” Aujourd’hui il semble que son credo soit d’éliminer le village, ses enfants et leurs parents, et de lyncher les anciens du cru pour avoir l’occasion de rigoler à la télévision.
La Syrie
Le 4 décembre 2012, elle a annoncé que le président syrien Bachar al Assad était peut-être en train de déplacer – devinez quoi – un “stock d’armes chimiques”.
“Nous avons parfaitement clarifié notre position, a-t-elle dit au cours d’une conférence de presse à Prague. C’est une ligne rouge pour les Etats-Unis. Je ne vais pas détailler ce que nous ferons dans le cas crédible où le régime d’Assad utiliserait des armes chimiques contre son propre peuple ; il suffit de dire que nous faisons à coup sûr des plans pour passer à l’action si cette éventualité se produisait.”
Selon une autorité US, “les armes peuvent être trafiquées pour contenir du gaz sarin”. Un autre a ajouté : “Nous nous inquiétons de tout mouvement qui pourrait indiquer qu’ils sont prêts à utiliser des armes chimiques contre leur propre peuple.” (11)
Du “déjà vu” à répétition, comme on dit.
La Syrie a répondu le 6 décembre. “la Syrie souligne une fois de plus, pour la dixième, pour la centième fois, que si elle avait ce genre d’armes, elles ne seraient pas utilisées contre son propre peuple, a dit à la télévision libanaise Al Manar le ministre adjoint des Affaires étrangères Faisal al Maqdad. Nous n’avons pas l’intention de nous suicider. (…) Nous craignons un complot consistant à fournir le prétexte d’une intervention des pays qui font pression sur la Syrie. Ce ne serait pas la première fois.”
Fin octobre, des troupes US sont arrivées en Jordanie pour d’importants exercices conjoints près de la frontière syrienne sous le nom toujours aussi stupide d’Opération Eager Lion (Opération lion enthousiaste. En arabe, al assad veut dire le lion).
La première allusion aux armes chimiques de la Syrie semble être venue de John R. Bolton, que le député Henry Waxman accuse d’avoir persuadé George W. Bush d’inclure dans son discours de 2003 sur l’Etat de l’union le conte de fées de l’achat irakien d’uranium au Nigeria.
L’accusation n’est pas prouvée car les documents sont encore classifiés.
Bolton est impliqué dans une mouvance d’organisations loin d’être libérales comme le Project for The New American Century, le Jewish Institute for National Security Affairs (JINSA) et la National Rifle Association.
En ce qui concerne la Syrie, il faut rappeler que le pays est étranglé par des sanctions depuis 2004.
L’ancien chef-inspecteur de l’Armement en Irak, Scott Ritter, a écrit que “les armes chimiques ont une durée de conservation de cinq ans. Les armes biologiques de trois.” Il en émane aussi un “éther”, disent les experts, qui peut être décelé par une surveillance de satellite dont la Syrie est certainement l’objet, comme l’Irak avant elle.
Que Dieu nous préserve de Washington, Whitehall et Tel Aviv qui crient une fois de plus “au loup !”. Et que Dieu vienne en aide à ceux qui les croient !
Felicity Arbuthnot
Arbuthnot est une critique bien informée et lucide de l’empire. C’est la raison pour laquelle vous ne la verrez pas dans le New York Times, pas plus que John Pilger, Amira Hass ou Noam Chomsky.
Notes
(1) http://www.serendipity.li/cia/agee_…
(2) http://revcom.us/a/017/us-invasion-…
(3) http://www.addictedtowar.com/docs/p…
(4)http://www.globalresearch.ca/the-wa…
(5) http://www.commondreams.org/headlin…
(6) http://www.currentconcerns.ch/index…
(7) http://www.iacenter.org/depleted/un…
(8) http://www.frontlineonnet.com/fl180…
(9) http://articles.cnn.com/2002-09-02/…
(10) http://www.telegraph.co.uk/news/wor…
(11) http://news.yahoo.com/clinton-assad…
Source : Global Research, traduit par B.I.