C’est avec une véritable stupeur que j’apprends la nouvelle : Dominique Venner, écrivain et historien, vient de mettre fin à ses jours cet après-midi à 16 heures à Paris.
Stupeur, le mot n’est pas trop fort, parce presque à la même heure, j’étais justement en train de relayer sur La Plume à Gratter le dernier billet de son blog, en date d’aujourd’hui (blog qui est depuis près d’un an dans les liens de La Plume), et que je recherchais avec difficulté sur Google une photo satisfaisante de lui pour illustrer son article, intitulé « La manif du 26 mai et Heidegger ». Vous pourrez consulter ce dernier texte de monsieur Venner dans la rubrique « La Plume parcourt le Net ».
Cette simultanéité déjà très troublante a provoqué en moi un émoi encore plus grant lorsque j’ai pu prendre connaissance des conditions de ce décès : Dominique Venner s’est suicidé d’une balle de pistolet devant l’autel de la cathédrale Notre Dame de Paris…
Dans son donc ultime message, Venner écrivait notamment ceci, concernant la lutte nécessaire pour demain sauver notre nation, notre identité, notre histoire :
«Il faudra certainement des geste nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines. Nous entrons dans un temps où les paroles doivent être authentifiées par des actes ».
Ajoutant encore : « C’est ici et maintenant que se joue notre destin jusqu’à la dernière seconde. Et cette seconde ultime a autant d’importance que le reste d’une vie. C’est pourquoi il faut être soi-même jusqu’au dernier instant. C’est en décidant soi-même, en voulant vraiment son destin que l’on est vainqueur du néant. Et il n’y a pas d’échappatoire à cette exigence puisque nous n’avons que cette vie dans laquelle il nous appartient d’être entièrement nous-mêmes ou de n’être rien ».
Des mots superbes et lourds de sens qui, bien évidemment, prennent encore un tout autre poids à la lumière de l’évènement tragique qui leur a donc fait suite. Dominique Venner a-t-il, par son geste, « spectaculaire » et « symbolique », voulu « ébranler » nos « consciences anesthésiées » ? Comment ne pas le penser ? Comment ne pas en être bouleversé ?
Cet homme de conviction, engagé volontaire dans l’armée à l’âge de 17 ans, fut en son temps partisan de l’Algérie Française et de l’OAS, un engagement radical qui lui vaudra d’être emprisonné en 1962. C’est d’ailleurs en prison qu’il s’orientera définitivement vers l’écriture, la philosophie et l’histoire. Domaines qu’il ne quittera plus, les préférant largement au militantisme politique de sa jeunesse. Il fondera notamment la formidable Nouvelle Revue d’Histoire en 2002.
La Plume pense à cet instant à tous ceux qui eurent la chance de le connaître, et bien plus encore, évidemment à tous ses proches… Un grand monsieur nous a quittés, faisant de son geste un véritable testament intellectuel et patriotique : puissions-nous, dans les heures, les mois et années qui viennent, qui seront sans doute décisifs pour l’avenir de la nation, en retirer force et détermination, sans oublier, jamais, l’incroyable radicalité du geste de celui qui a voulu « jusqu’au dernier instant », réveiller nos consciences.
Marc LEROY – La Plume à Gratter
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