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Lettre ouverte à Monsieur Manuel Valls, ministre de l’Intérieur – Par Raphaël Berland

19 juin 20130
Lettre ouverte à Monsieur Manuel Valls, ministre de l’Intérieur – Par Raphaël Berland 5.00/5 2 votes

Publié le : 17 juin 2013

Source : cercledesvolontaires.fr

Depuis la mort tragique de Clément Méric, (5 juin 2013) la question des groupuscules dits « fascistes » et « antifascistes » ébranle les médias et les citoyens français. Le premier ministre Jean-Marc Ayrault, a déclaré devant l’assemblée nationale, qu’il allait dissoudre « ces mouvements d’inspiration fasciste et néonazie, qui font du tort à la République et qui font du tort à la France »

Il vous a donc demandé « d’examiner les conditions d’application de l’article L. 212-1 du code de la sécurité intérieure issu de la loi du 10 janvier 1936 aux groupuscules d’extrême droite qui provoquent à la haine raciale, antisémite, xénophobe, et homophobe ».

Pour l’instant plusieurs regroupements d’extrême droite sont cités (JNR, Troisième Voie …). J’espérais que ce serait le moment d’avoir un vrai débat à propos de tous ces groupes qui exhortent à la haine, appellent à la violence comme mode d’expression politique et exercent un pouvoir de coercition sur les citoyens français en les soumettant par la peur. Première surprise : vous ne ciblez par les groupuscules violents, mais très spécifiquement les groupuscules violents d’extrême droite, pas ceux d’extrême gauche. Pourquoi tenez-vous à ce critère politique ?

De plus, je suis stupéfait de lire sur le site officiel de la LDJ, que son chef Joseph Ayache aurait eu la confirmation de la part de votre cabinet que son groupuscule ne serait pas dissout.

Pourtant, la Ligue de Défense Juive, interdite pour actes terroristes, notamment aux Etats Unis et en Israël, s’est rendu responsable de nombreux actes criminels et devrait être donc être poursuivie, condamnée et dissoute par l’état français.

Car les décrets d’applications de la loi de 1936 prévoient également la possibilité de dissoudre toute association :

« [...] qui s’adonne à soit provoquer à, soit propager des idées ou théories tendant à justifier ou encourager la discrimination et le racisme (la haine ou la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée). »

Sans oublier, toutes les actions de violences en réunion (223-13 du code pénal)

Ainsi, la LDJ s’est rendue coupable, et revendique de nombreuses ratonnades et agressions : j’ai moi-même été agressé le 24 juin 2012, Jacob Cohen le 12 mars et le 5 janvier 2012, Houria Boutelja le 24 octobre 2012, Olivia Zemor le 28 juin 2012.), Alain Soral en en 2009, 20012, 2013 pour leurs écrits ou prises de positions publiques. Agression le 1 mai 2011 de manifestants portant des drapeaux palestiniens, agression de militants pro palestinien dans une manifestation en mai 2009 sans oublier le lynchage de deux personnes aux abord du Théâtre Aydar à Paris, par une quarantaine de membres de la LDJ armés de chaînes et matraque… Ce ne sont là que quelques exemples d’une très longue liste.

Un autre motif de dissolution de la loi de 1936 est de « se livrer, sur le territoire français ou à partir de ce territoire, à des agissements en vue de provoquer des actes de terrorisme en France ou à l’étranger. »

Des membres de la LDJ se sont rendu coupable de saccages et d’actes terroristes sur le territoire français, en plaçant un engin incendiaire sous le véhicule de Jonathan Moadab, journaliste indépendant en 2012 ou en agressant les employés du cinéma saint Michel en 2011, menaçant de brûler le cinéma qui passait un film sur le conflit Israélo-palestinien.

La grande majorité de ces actions ont été filmées et revendiquées par ce groupe, sur leur site officiel ou sur leur compte Facebook, comme la rixe aux alentours de Saint Mandé début juin 2013 qui a plongé dans le coma un jeune maghrébin.

Je vous demande donc Monsieur Valls de justifier devant les citoyens français, votre soutien et celui du ministère de l’intérieur à cette milice violente, commettant des actes criminels et terroristes au nom d’une idéologie raciste et d’un pays étranger. Car la Ligue de Défense Juive fait, elle aussi, du tort à la République, et du tort à la France. Elle fait du tort à la liberté d’expression, à l’égalité et à la fraternité, elle fait du tort aux citoyens, instaurant ainsi un climat de violence qui met également en danger les citoyens français de confession juive. Elle fait du tort à la paix civile, elle fait du tort à la Nation.

Raphaël Berland, pour les journalistes du Cercle des Volontaires

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