Publié le : 28 juin 2013
Source : corto74.blogspot.fr
Rappelez-vous, il y a quelques jours, je vous faisais part de l’indignation manifestée par deux gauchistes qui considéraient que c’était un acte odieux que d’avoir remplacé le drapeau bleu-blanc-rouge par le drapeau de La Manif Pour Tous au fronton d’une école. Les pauvres biquets, ils étaient choqués. Le choc à deux balles…
Aujourd’hui, je relance d’une photo et d’une question :
Mettre un drapeau LGBT au fronton d’une mairie PS de Paris: est-ce un acte odieux ? Personnellement, je trouve cela très con, une provocation inutile mais pas odieux. Parce qu’il faut tout leur expliquer à ces noeud-noeuds progressistes, je vais le faire. Je vais leur dire ce que ce délire communautariste du mariage pour tous a provoqué chez certains, je vais leur dire où réside l’odieux.
Puisque gay, je pense que peut-être ces gens-là accorderont quelques crédits à mes propos; j’en doute, mais qui sait…
Voyez-vous, il y a un avant et un après mariage zinzin. Avant, c’est à dire avant que Pépère ne s’engage sur cette promesse d’accorder le mariage pour tous, avant que les débats, non à l’Assemblée, il n’y en a pas eu, mais dans la rue, les réseaux sociaux, entres amis, avant les manifestations, avant tout ce qui a eu lieu et qui dure encore d’opposition etc…ne s’enveniment, l’homophobie avait marqué le pas. L’acceptation de l’homosexualité faisait son petit bonhomme de chemin. Il y avait certes de temps en temps quelques agressions, des propos homophobes, quelques regards de travers mais globalement, je le ressentais, je le voyais, le lisais et le vivais ainsi, la bêtise semblait reculer, elle finit toujours par reculer si on cesse de la nourrir. Les quelques craignos que la vie vous obligent à fréquenter s’étaient tus. Le mal semblait diminuer. Il y avait de la convalescence dans l’air, croyez-moi.
Et puis le mariage zinzin et sa loi sont arrivés. Globalement, c’était, on peut le dire, une opposition gauche / droite. A droite, on était contre par respect pour les traditions, la famille classique, le droit de l’enfant et le refus des saloperies à venir comme la PMA et la GPA…. A gauche, on était pour par progressisme, pour le droit à l’enfant, l’égalité pour tous et au nom d’une minorité qui, sortie des lobbies extrémistes, ne demandait pas grand chose etc…
Au fur et à mesure que les débats devenaient tendus, que les discussions s’envenimaient, que la gauche avec arrogance et mépris pour l’opposition au projet affichait son jusqu’auboutisme égalitariste, que cette même gauche refusait d’écouter ceux qui était contre, j’ai vu le mal ressurgir, la bête immonde se réveiller… Parce qu’on était contre cette loi, nous étions forcément homophobes. J’ai même été, moi, traité d’homophobe ! Sauf qu’à répéter pendant des mois qu’être contre cette loi n’était que pure homophobie, et bien certains ont laissé la bêtise les gagner à nouveau. Sauf qu’à confondre recherche d’égalité et de justice avec prosélytisme débridé, certains ont commencé à en avoir marre. Sauf qu’à mettre de l’homophilie moderneuse partout, certains, j’en connais, ont commencé à me (nous) prendre en grippe. Sauf qu’à laisser, sans les condamner, des connards comme Pierre Bergé insulter les opposants, voire souhaiter leur mort, et bien une partie de ces opposants ont eu la nausée, les nerfs, la colère. Alors peu à peu, on a vu refleurir des propos pas cool, pas sympas sur twitter ou ailleurs.
De bout en bout, le gouvernement et les progressistes, par la manière avec laquelle ils ont mené cette affaire et par l’arrogance et le mépris avec lesquels ils ont considéré l’opposition au mariage zinzin, ont ravivé ce que j’ai toujours considéré comme l’un des summum de la crétinerie: l’homophobie. Tous les homos que je connais, absolument tous, ne demandent qu’une chose: le droit à l’indifférence. Et globalement avec ce combat taubiresque perdu d’avance, nous nous sommes vus remis « sur la sellette ». En réaction.
Oui, j’en veux rageusement à ce gouvernement non seulement pour avoir forcé la république (et les homos) à accepter quelques chose que fondamentalement elle ne demandait pas mais aussi pour avoir, par son comportement, réveillé quelque chose qui ne demandait qu’à s’endormir profondément, presque naturellement…
Paradoxalement et sous couvert d’égalitarisme imbécile, ce gouvernement a nourri la bête; il a réveillé l’odieux.
Impardonnable.
Corto74