Publié le : 17 juillet 2013
Source : bvoltaire.fr
Mercredi 17 juillet 2013, neuf heures et quart, le matin. Ah ! On peut dire qu’il tombe à pic, celui-là ! Ne venez pas nous embêter avec Brétigny-sur-Orge et vos histoires de secouristes caillassés, d’hypothétiques dépouillements de cadavres et de réensauvagement du monde : le vrai problème c’est ce néo-nazi de la Corrèze, Christian Vikernes, “Varg”, que voilà arrêté tout soudain avec tambour et trompettes parce qu’il se pourrait bien, avec ses quatre 22 long rifle, qu’il ait préparé un attentat, comme son modèle présumé Anders Breivik.
Décidément, cette Corrèze, c’est vraiment le centre du monde — Richard Millet, François Hollande, Pierre Bergounioux, Jacques Chirac, Patrick Sébastien, ceux de Tarnac et maintenant ce Christian Vikernes, sans parler de Denis Tillinac. Millet m’écrit pour me féliciter d’un communiqué de l’In-nocence en hommage à Alain Mimoun et me rappelle que le coureur avait épousé une femme de Bugeat, près de son Viam :
« Il avait même acquis, dans un hameau voisin, la maison qui fut le berceau de ma famille maternelle, pour sa fille Olympe… »
Salon-la-Tour, tout de même… Je n’y connais vraiment rien mais il me semble que si je voulais préparer un attentat, ce qu’à Dieu ne plaise malgré mon admiration pour Stauffenberg, je ne choisirais pas un 22 long rifle, ni même quatre ; et je m’abstiendrais de parader sur les routes en tenue de combat et casquette en treillis, à bord de pseudos quatre-quatre au spectaculaire camouflage, pour mieux me faire remarquer… Ils sont très forts, à la DCRI. Néanmoins il a l’air surtout folklorique, leur suspect.
Il est vrai qu’il a déjà tué un homme, et sauvagement. Cependant c’était plutôt une affaire privée, dirait-on, une histoire de rivalité au sein d’un groupe de black metal —on ne soulignera jamais assez les liens entre ce type de sonorisation et le retour à la sauvagerie.
Quoi qu’il en soit, et malgré son antichristianisme (qu’il ait été chrétien l’aurait rendu sans prix…), il faut bien dire qu’il est parfait, ce Varg, pour le pouvoir remplaciste : d’une part il a appelé les Français à voter pour Marine Le Pen (comme moi, té…), d’autre part (et très contrairement à moi) il n’est pas sans avoir un peu flirté, non sans d’exquises palinodies, avec le néo-nazisme — il a même (mais là il n’y que moi que cela dégoûte, probablement…) été ajouter à ses prénoms celui de Quisling.
Bref, le client idéal pour les deux pouvoirs en place qui chez nous n’en font qu’un, à savoir le complexe médiatico-politique (même si cette fois la branche médiatique, vexée d’avoir été doublée par Manuel Valls, sans doute, a l’air de trouver, malgré tout, que la branche politicienne pousse le bouchon un peu loin…) : il s’agit toujours pour la centrale remplaciste — ses journalistes, ses policiers, ses associations subventionnées, ses juges —, de prouver et de reprouver au peuple ébahi que le danger est de ce côté-là, que le vrai péril c’est le retour de la bête immonde, que le titanesque combat c’est éternellement, mais aujourd’hui plus que jamais, entre lui, le bloc remplaciste, seul rempart de la civilisation (tout décivilisé qu’on le voie), et d’autre part les nostalgiques d’Adolf, de Pétain, de Quisling ou de la République de Salò qu’il se mène.
Ce mythe historiographique et… comment dit-on qui écrit le présent ? paronographique ? est un des plus efficaces instruments de la dictature remplaciste, celle qui impose le changement de peuple, le Grand Remplacement. Dès qu’on bouge le petit doigt contre elle et ses menées, v’lan, Troisième Reich, Shoah, lois raciales, extrême droite, ventre encore fécond, bla bla bla : toutes armes absolues de langage qui te vous paralysent un homme plus efficacement que les meilleurs Tasers (même si certaines, comme nauséabond et heures les plus sombres de notre histoire ont aussi, à force, un effet de gaz hilarant, dernièrement…).
Pour ma part je suis de plus en plus convaincu de deux choses : premièrement, qu’il faut combattre par tous les moyens ce schéma référentiel absurde, qui n’a de réalité qu’une part infime et toute folklorique, elle aussi (mais c’est cette part infime qui rend difficile de se débarrasser de lui) ; deuxièmement, que le schéma de substitution est tout trouvé, et que lui, au contraire, déborde de vérité : c’est le combat anticolonialiste.
Colonisation, décolonisation, contre-colonisation (la phase actuelle, presque achevée par le moyen du changement de peuple et de la nocence généralisée), contre-contre-colonisation, c’est-à-dire nouvelle décolonisation (cela, c’est le programme de l’In-nocence et ce devrait être celui de la France). Bathmologie toujours : l’histoire revient, non pas en farce, mais à un autre niveau de la spirale (du sens).
Je suis content que le parti de l’In-nocence ait mis en exergue à son site cette phrase de Franz Fanon — venue tout droit du combat anticolonialiste, donc —, décrivant le colonialisme (tel que le voit Fanon), et qui s’applique à merveille à la situation actuelle :
« L’asservissement, au sens le plus rigoureux, de la population autochtone est la première nécessité. Pour cela il faut briser ses systèmes de référence ; l’expropriation, le dépouillement, la razzia, le meurtre objectif se doublent d’une mise à sac des schèmes culturels ou du moins conditionnent cette mise à sac. Le panorama social est déstructuré, les valeurs bafouées, écrasées, vidées. »
Briser ses systèmes des référence : Grande Déculturation, enseignement de l’oubli, industrie de l’hébétude.
Expropriation, dépouillement razzia, meurtre objectif : conquête territoriale, quartiers de non-droit, territoires perdus de la République, insécurité permanente, white flight, violence et hyper-violence, nocence généralisée.
Mise à sac des schèmes culturels : déhiérarchisation universelle, égalitarisme intellectuel et artistique, présentisme hagard.
Panorama social déstructuré, valeurs bafouées, écrasées, vidées : théorie du genre imposée, mariage gay, recherche sur l’embryon, généralisation du prénom et du “pseudo”, répudiation de l’héritage et du nom, démantèlement des lignages, da capo perpétuel, etc.
Avant-hier nous avons publié ce communiqué-ci :
« Communiqué des in-nocents n° 1608, lundi 15 juillet 2013, Sur une campagne publicitaire et sur un timbre-poste
« Le parti de l’In-nocence remarque que dans le flux perpétuel d’endoctrinement total auquel est soumis notre peuple paraissent en même temps un petit film de propagande diversitaire en forme de clip publicitaire et un timbre-poste à l’effigie officielle de Marianne qui, tous les deux, bien que revêtus du même caractère officiel et censés procéder pareillement de la Nation, apparaissent comme de pures provocations d’un parti, celui du changement de peuple et de civilisation, à l’endroit du reste de la population. Dans le film il est expliqué que la France ce sont tous les peuples et toutes les races de la terre et qu’il s’y trouve “même des blancs”. Pour le timbre, au demeurant fort laid, a été sélectionnée comme modèle une jeune femme tout récemment encore ukrainienne et dont le commando militant, le groupe Femen, vient de se distinguer en se livrant seins nus à une démonstration agressive à l’intérieur de la cathédrale Notre-Dame de Paris. On dirait que les deux cliques qui nous gouvernent, la médiatique et la politique, appuyées sur les bataillons de la colonisation en cours, sont décidées à une guerre ouverte contre la moitié du pays (au moins). »
Il nous a valu (entre autres) cette appréciation, qui m’a donné le sentiment d’avoir été parfaitement compris :
« Enfin un bon site anti-colonialiste. »
Comme quoi tous les commentaires ne sont pas désagréables (loin de là)…
Renaud Camus