Publié le : 12 octobre 2013
Source bvoltaire.fr
L’arrivée nettement en tête du candidat du FN au premier tour de l’élection cantonale de Brignoles dans le Var a déclenché une vague de commentaires. Pourtant, comme le soulignait une électrice, son élection au second tour ne serait pas la fin du monde.
S’il y avait un conseiller général représentant un parti qui obtient entre 15 % et 20 % des voix dans le pays, cela ne serait que justice. Comme rien dans les déclarations et le comportement du candidat ou des responsables de ce mouvement ne suggère la moindre envie de remettre en cause les institutions républicaines, le prétendu « front républicain » qu’appelle la gauche et que s’empresse d’accueillir l’UMP, alors même que ses chefs y renoncent, risque d’agacer les électeurs.
Pour le moment, ceux-ci restent attachés à leur famille et se contentent de déserter les urnes pour exprimer leur insatisfaction. Ce processus peut mécaniquement favoriser l’un des deux grands partis sans que la démocratie y trouve son compte. En revanche, si le FN, après avoir été dédiabolisé, parvient à construire une crédibilité, à susciter chez les électeurs le sentiment d’une aptitude à exercer le pouvoir, alors le paysage politique français pourrait être bouleversé.
Les Français connaissent majoritairement un double sentiment : celui du déclin de leur pays et de l’impuissance des politiciens à y remédier. De toutes parts montent les difficultés et les menaces : le ras-le-bol fiscal, l’emploi en berne, la baisse inédite du pouvoir d’achat, les problèmes de logement, la montée de la délinquance, l’absence de maîtrise de l’immigration. L’alternance a aggravé une situation déjà mauvaise et un chômage qui monte encore, à peine masqué par la création d’emplois artificiels financés par l’argent public. Les Français doivent attendre la fin du mois de juillet pour être libérés fiscalement : un record !
Et l’État qui coûte si cher est incapable de les protéger : qu’un commando de « Moldaves et de Roumains » puisse attaquer en plein jour une bijouterie de la rue de la Paix est hallucinant. Les faits se déroulent à deux pas du ministère de la Justice : quel symbole ! Ce n’est pas très loin ni de l’Élysée, ni du ministère de l’Intérieur. Si Pasqua voulait terroriser les terroristes, le locataire actuel, en haut des sondages pour quelques vérités, ne fait vraiment pas peur aux voleurs et n’empêche guère les délinquants originaires de l’est de l’Europe d’être présents sur le territoire ! Certes, le vol de montres de luxe touche peu les Français, mais on imagine facilement le degré de protection dont ils jouissent dans les quartiers sensibles lorsque l’État ne parvient pas à faire respecter sa loi au centre de la capitale.
L’alternance inutile, le remplacement d’un discours nuisible par un discours fallacieux, d’une action désastreuse par une action à peine meilleure peuvent-ils susciter un élan chez les Français ? Chirac et Sarkozy les ont déçus. Hollande les désespère. Il faut aujourd’hui qu’il y ait un sursaut : Mme Le Pen peut-elle l’incarner, ou tout au moins y contribuer ? C’est toute la question, et c’est à elle d’y répondre.
Christina Vanneste