Publié le : 07 mars 2.14
Source : fr.news.yahoo.com
Sous pression américaine, l’UE a laissé se mettre en place un « bazar » de l’espionnage généralisant la surveillance de masse à tous les citoyens, a dénoncé auprès du Parlement européen le lanceur d’alerte américain Edward Snowden.
« L’une des activités essentielles de la division des affaires étrangères de la NSA est de faire pression ou d’inciter les Etats membres de l’UE à changer leurs lois autorisant la surveillance de masse« , soutient M. Snowden dans une déposition écrite que le Parlement européen a rendu publique vendredi.
De telles opérations ont été menées en Suède, aux Pays-Bas, ou en Allemagne, avec comme résultat « la mise en place en secret de systèmes intrusifs de surveillance massive« , met en garde l’ancien consultant en sécurité, qui répond à des questions écrites de la commission des Libertés civiles du Parlement.
M. Snowden incrimine notamment le droit que se réserve la NSA (Agence nationale de sécurité américaine) d’espionner les ressortissants des partenaires des Etats-Unis, sans les en informer. Au passage, cela permet aux Etats concernés d’invoquer leur ignorance face à leur opinion publique, met-il en avant.
Solution: généralisation du cryptage
Selon M. Snowden, le « résultat est un bazar européen » où les Etats membres acceptent de céder individuellement à la NSA des droits censés être limités mais lui permettant au final de mettre en place « un patchwork de surveillance de masse contre l’ensemble des citoyens ordinaires« .
M. Snowden exhorte les eurodéputés à agir pour empêcher que « les espions ne dictent la politique » des Etats de l’UE.
« La bonne nouvelle est qu’il y a une solution : la faiblesse de la surveillance de masse est qu’elle peut facilement être rendue trop coûteuse via des changements de normes techniques » avec la généralisation du cryptage, ajoute-t-il.
A l’issue d’une enquête de six mois sur la surveillance massive américaine révélée par M. Snowden, le Parlement européen doit se prononcer la semaine prochaine sur un projet de rapport préconisant de suspendre SWIFT et Safe Harbour, deux importants accords d’échange de données avec les Etats-Unis.