Publié le : 15 juillet 2014
Source : fr.ria.ru
Une maison endommagée par des tirs d’artillerie
Une chronique en images des événements dans l’est de l’Ukraine est présentée par les journalistes de l’agence Rossiya Segodnya. Lougansk et la banlieue de Donetsk, en Ukraine, essuient les bombardements barbares de l’armée ukrainienne. Des immeubles résidentiels sont touchés, la population se réfugie dans les caves pour se protéger des frappes d’obus.
« Nous vivons et passons la nuit dans la cave. Nos grand-mères sont dans les caves, personne ne sort dans la rue. J’ai envoyé ma fille et ma petite-fille en Crimée. Je suis restée avec mon mari et ma mère âgée. Mon frère est ici. Quand on ne bombarde pas, on n’a pas trop peur, mais sinon, bien sûr, c’est effrayant », raconte Natalia qui vit près de Donetsk.
A la question du journaliste de savoir si les forces d’autodéfense pouvaient tirer sur Lougansk, un habitant a répondu: « Prenez notre quartier de Kamenny Brod. Beaucoup de nos gars sont dans les troupes d’auto-défense. Comment voulez-vous qu’ils tirent sur leurs familles et bombardent leurs maisons ? ». Selon lui, après de tels bombardements même les civils prendraient les armes pour ne pas laisser les militaires ukrainiens s’emparer de Lougansk.
Un soldat des forces d’autodéfense de Donetsk est parti faire la guerre quand il a assisté, le 20 mai, à l’attaque sur Slaviansk. « Je n’arrivais pas à comprendre qu’on tire sur une ville. Je connais les locaux, j’en suis moi-même originaire. Évidemment, je suis parti rejoindre les forces d’autodéfense. J’ai été pris, je suis connu ici, on m’a donné une arme. Je n’avais jamais tenu d’arme dans les mains avant, j’ai fait mon service dans un bataillon de construction. Maintenant j’ai appris, je maîtrise bien et tire avec précision », dit-il.
Une soldate de Biélorussie combattra avec les insurgés dans l’est de l’Ukraine. Sa décision a été prise après avoir parlé avec des « idéologues du Secteur droit » [note de La Plume : Pravy Sektor ] qui estiment que la population civile de ce territoire ne mérite pas de vivre.
Un pont a été détruit par un obus près de Gorlovka, des voies ferrées ont été endommagées.
Dans d’autres zones les agriculteurs ne peuvent pas récolter. « Nous avons semé à temps et maintenant les récoltes sont en train de périr. On nous demande de récolter au moins pendant une heure ou deux. On est parti à l’atelier pour y trouver un cratère, toutes les fenêtres ont été soufflées. Qu’allons-nous faire si on ne récolte pas le blé ? », déclare Anatoli, habitant de la République populaire autoproclamée de Donetsk.
La guerre a brisé la vie de nombreux habitants de cette région. Les obsèques des proches sont la pire des tragédies.
Les bombardements font des victimes aussi bien parmi les forces d’autodéfense que parmi les civils. « Je viens de rentrer des obsèques d’un civil. Les gens sont devant le cercueil et se demandent comment cela a pu se produire. Un individu neutre a été tué, pas simplement parce qu’il est sorti dans la rue au mauvais moment, mais par définition. Les dirigeants se battent, tandis que le peuple pleure, vit le deuil et la mort », déclare le prêtre Pavel de Lougansk.
Il communique souvent avec les indépendantistes et quant à savoir qui sont ces hommes il répond: « C’est le destin. Personne ne souhaitait la guerre ».
Néanmoins, les opérations dans l’est de l’Ukraine se poursuivent. Elles font même des victimes parmi les civils de l’État voisin. Dans la matinée de dimanche la ville russe de Donetsk, située dans la région de Rostov, a été bombardée. Un homme a été tué et une femme a été blessée.
Du 10 au 25 juillet Rossiya Segodnya organise l’exposition photo Fratricide: une chronique en images pour parler des civils, encerclés par le conflit armé en Ukraine, dont ils sont devenus les victimes. L’exposition se déroule à la Maison centrale des journalistes (8a, boulevard Nikitski, Moscou).
Ria Novosti