Publié le : 26 août 201
Source : ofreysinger.ch
Monsieur le Président,
Le 14 août dernier, vous avez décidé d’annuler la visite en Suisse de votre homologue russe, le président de la Douma Sergueï Narychkine.
Cette visite avait pour cadre le bicentenaire des relations diplomatiques entre la Suisse et la Russie. Elle devait nous rappeler le rôle de la Russie dans la création de la Suisse moderne. Le tsar Alexandre Ier fut en effet l’un des garants de la souveraineté de notre pays lors du Traité de Vienne de 1815.
Deux cents ans plus tard, vous avez suspendu cette même souveraineté en vous associant au boycott de la Russie sans autre motif que la crainte des réactions étrangères. Pour justifier votre alignement sur la politique partisane des Etats-Unis et de l’UE, vous avez même invoqué notre tradition de neutralité.
Monsieur le Président, je considère cet acte comme indigne du citoyen et de l’élu d’un pays démocratique et souverain. Nous, Suisses, ne sommes les esclaves de personne. Nous n’existons en tant que communauté que parce que nous avons interdit les juges étrangers sur nos terres. L’image que votre acte a donné de notre pays est humiliante.
Monsieur le Conseiller national, je vous demande solennellement, en tant qu’électeur et citoyen suisse, d’appliquer le même boycott aux autres pays concernés et impliqués dans la crise ukrainienne, ou de corriger votre geste d’hostilité en envoyant une délégation parlementaire en Russie afin de marquer comme il le mérite le bicentenaire d’une relation qui fut toujours pacifique et amicale entre nos deux pays.
La Russie est et restera après cette crise une des grandes puissances de notre planète et un partenaire stratégique. Hors de l’UE et des Etats-Unis, elle a tissé un réseau d’alliances efficace et cordial. Maintenir des relations correctes avec ce pays n’est pas seulement une question d’honneur. C’est également une priorité de notre intérêt national.
Oskar Freysinger
