Publié le : 03 octobre 2014
Source : bvoltaire.fr
Dans la République zombie, les morts ont la vie tenace ! Regardez Sarko, le cumulard de la défaite, Fillon, l’ex-Premier ministre transparent, et regardez même Juppé, le repris de justesse soutenu par Chirac. Sans oublier les insignifiants Le Maire, Bertrand ou Wauquiez, tous ont la solution pour sauver le pays. Il faut dire qu’ils viennent de loin, car si on les écoute, la droite n’est plus au pouvoir depuis au moins Louis Philippe !
Commençons par le plus sourcilleux de cette droite yaka fokon. Mercredi soir, François Fillon était reçu sur BFM par Ruth Elkrief. Fillon joue la carte libérale à sec, et avec lui, c’est un peu la rencontre de Margaret pas cher et du général Augusto Pinocchio. Pour la crédibilité, on repassera. Les 35 heures à la poubelle, la retraite à 65 ans, plus de 100 milliards d’économies, le mammouth fonctionnaire taillé à la tronçonneuse… Fillon vend de la rupture bien moelleuse. La journaliste, sourire pleines dents, n’y croit pas une seconde : « Mais pourquoi n’avez-vous rien fait pendant cinq ans alors que vous étiez au pouvoir » ? Ruth pense comme tous les Français… « J’étais loyal envers le Président », clame pour unique réponse le notable bien comme il faut.
Dans la droite yaka fokon, vous avez aussi le père fouettard, enfin celui qui voudrait l’être. Nicolas Sarkozy s’est enfin lancé. Dans une course contre la montre judiciaire, penseront certains. Il veut remettre de l’ordre ! Alors l’ancien chef de l’État annonce la couleur, comme ses petits camarades : « Vous allez voir ce que vous allez voir », quand il sera au pouvoir. Sarko, enivré par l’euphorie trompeuse des maisons de retraite, se pense comme le messie, le « rempart » contre le « FNPS », selon l’expression du sidérant Geoffroy Didier, « Gad Elmaleh » de service de l’UMP. Sarko promet des référendums en veux-tu en voilà, lui qui a enterré le « non » à Lisbonne. Sarko veut faire ce qu’il n’a pas fait mais qu’il aurait dû faire… tout en sachant qu’il ne pourra rien faire, car pro-européen convaincu.
La droite yaka fokon dispose d’un homme plus malin que les autres, et plus honnête, osons le dire : Alain Juppé. Le maire de Bordeaux, en effet, assume son virage idéologique. Bien loin le temps du sinistre lieutenant de facho-Chirac, celui dont Jospin estimait qu’il n’était guère différent de Le Pen. Juppé a bien changé. Il est franchement mondialiste, s’enveloppe dans la toge blanche de « l’identité heureuse ». Ça fait un peu benêt mais ça grignote les bobos et la gauche désemparée. Juppé, c’est le yaka fokon qui serre la main à l’imam, qui tend la joue rad-soc sur les conseils de son mentor Chirac, lequel – retour d’ascenseur plus qu’attendu – le soutient désormais.
Yaka fokon, voici bien le programme unique de la droite dite de gouvernement, qui n’aurait semble-t-il jamais gouverné. Les électeurs auront-ils de la mémoire ?
Joris Karl