On vit vraiment une époque formidable…
Les médias du système partent apparemment aujourd’hui du principe que la tranche de mou sérieusement avariée qui nous sert de Président de la République finira vaille que vaille, et malgré toutes ses galères, son catastrophique quinquennat… un postulat d’ailleurs très largement sujet à caution, mais bon… admettons. Ce qui semble par contre d’ores et déjà certain, c’est que ce qui n’est plus désormais qu’un fantôme d’ectoplasme présidentiel est descendu si bas dans les sondages qu’il force jour après jour les instituts idoines à truquer grotesquement leurs chiffres pour tenter de le maintenir artificiellement dans un état de coma végétatif électoral qui frise l’acharnement thérapeutique, et qu’à force de creuser son désormais gigantesque gouffre d’impopularité personnelle, il va finir par trouver du gaz de schiste.
Face à ce constat incontournable, ceux qui dans la presse du système nous l’avaient pourtant – et en nombre ! – vendu en 2012 comme une nouvelle « force tranquille », comme un président « normal » appelé à succéder pour le plus grand bien de la France à un président « bling-bling », comme l’« ennemi de la finance » qu’il prétendait alors être, sont désormais résolus à quitter comme des rats le navire du Hollandais plongeant, et cherchent fébrilement un successeur potentiel dans les rangs ravagés du parti à la rose.
Martine Aubry semblant définitivement réduite à jouer les potentats locaux dans son fief lillois, Ségolène Royal ayant déjà tenté l’aventure et s’étant mangé un râteau mémorable, Jean-Marc Ayrault s’étant grillé à Matignon et ayant de toutes les façons le charisme d’une huître, Jean-Christophe Cambadélis trimbalant des valises d’affaires louches et lourdes comme le plomb sur son porte-bagage, Claude Bartolone – qui s’y voit déjà ! – se prenant pour ce qu’il n’est pas sous les rires moqueurs de ses collègues, Bertrand Delanöe étant bien moins idolâtré dans la France profonde que dans le Marais parisien et Arnaud Montebourg n’étant définitivement plus dans la ligne de la « mondialisation heureuse », ne reste apparemment plus au PS que… Manuel Valls.
Manuel Valls, ce Ministre de l’Intérieur qui a furieusement fait gazer la Manif pour Tous. Manuel Valls, ce Rastignac de marigot politique aux dents qui raient le parquet, au cynisme qui crève le plafond. Manuel Valls, cet opportuniste de concours qui est passé en quelques mois, et sans froisser son costume Smalto, du militantisme pro-palestinien acharné à l’ « aplaventrisme » pro-israélien obsessionnel… du soutien aux damnés de la terre promise à l’allégeance sans cesse renouvelée au CRIF, ce machin ultra-communautaire au service exclusif d’une puissance étrangère, et qui ose se prétendre « représentatif » de nos compatriotes de confession juive, qui pour une très large proportion d’entre eux, ne lui ont pourtant jamais rien demandé.
Manuel Valls, ce petit censeur de joie iconoclaste, ce Torquemada de la pensée conforme qui poursuit de sa vindicte hystérique un histrion incontrôlable, un déçu de cette gauche antiraciste de carnaval, un humoriste de talent (peut-être aujourd’hui d’ailleurs le seul de France, et quoi que l’on puisse penser de ses prises de positions souvent décapantes et excessives), un saltimbanque qui refuse de baisser son froc et de baiser les chaussures que notre tout petit caudillo catalan lèche lui d’abondance et dès qu’il le peut depuis sa subite allégeance, pour des raisons qu’il définit lui-même comme étant matrimoniales, merde, quand même !
Manuel Valls, ce qu’il y a en fait de pire, de plus détestable, de plus méprisable au Parti Socialiste depuis la disparition suite à un désormais légendaire accident de quéquette du Sardanapale de Sarcelles, du meilleur pote client de Dodo la Saumure, de l’ex d’Anne Sinclair, le regrettable et non regretté Dominique Strauss-Kahn. L’oligarchie a décidément le sauveur de « gôche » qu’elle peut, et les électeurs qui lui restent fidèles, le probable candidat qu’ils méritent !
Face à ce candidat d’une qualité qui aura échappé à tout le monde, le système médiatico-politique qui nous afflige et qui tient plus que tout à ce que rien ne change (pardi : il se goinfre pendant que nous trinquons !) cherche aussi désespérément un candidat de « drouate » qui puisse faire illusion, pour faire durer encore un peu le mauvais feuilleton que nos « zélites » mondialisées imposent au pays depuis près de quarante ans. Un jeu de trompe-couillon électoral qui n’en finit pas de détruire le pays en se jouant des électeurs. Une partie de jokari « un coup à toi, un coup à moi » mortifère pour le pays et où le citoyen de base, en loden ou sans dents, joue le rôle de la balle qui en prend plein la tronche.
Côté UMP, donc, Copé ayant coulé à pic et Fillon étant à « droite » l’exacte réplique de Ayrault à « gauche » en matière de bilan et de charisme politique, Sarkozy est dernièrement ressorti du placard où l’avait expédié sa rouste électorale de 2012 comme un diable sort d’une boîte, et a immédiatement été vendu et même promu de façon sidérante par tous les médias, jusqu’à se voir offrir un hallucinant journal de 20 heures sur une chaîne publique, du jamais vu pour un candidat… à la présidence d’un parti politique ! Mais patatras ! Mis à part les habituels ravis de la crèche que sont pour une large part les (encore) adhérents de l’UMP, plus personne en France ne semble prêt à croire à nouveau les billevesées du Pinocchio de Neuilly.
Pourtant, celui qui avait pris la suite à l’Elysée du « super menteur » chiraquien n’a pas lésiné une nouvelle fois sur les baratins électoralistes : promesse de changement pour la troisième ou quatrième fois, annonce de renégociation de Schengen (qu’il n’a pourtant jamais remis en cause en dix ans de présence au sommet de l’état), promesses de… référendumS (de la part du seul Président de la Cinquième qui n’en a pas proposé un seul, qui a trahi la volonté souveraine du peuple français exprimée en 2005 à propos de la Constitution Européenne, et supprimé la nécessité de retour devant le peuple pour toute nouvelle adhésion à l’UE, avouez que cela ne manque pas de sel !), j’en passe et des plus gonflées, car le gaillard ose décidément tout !
Hélas, malgré on l’a dit la surexposition médiatique offerte à notre Lazare de la politique, Nicolas 3.0 s’est bien levé, mais ça ne marche pas ! Et on pourrait même presque parler de flop monumental, tant les Français semblent avoir définitivement tourné la page du vilain petit (pote à) Nanar. Alors, Pinocchio en déséquilibre au bord du bide, Copé enterré et Fillon à peine plus crédible que Raffarin ou NKM, vers qui se tourner pour essayer de sauver la baraque UMP ? La France entière retient son souffle…
Car l’heure n’a jamais été aussi grave et une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, de sondages (pourtant manipulés) en résultats électoraux de plus en plus étonnants voire détonnants, la dédiabolisation du Front National semble aujourd’hui définitivement sur les rails, et la situation internationale, la crise multiforme, économique, sociale et identitaire que traverse le pays lui donne chaque jour un peu plus raison. Et pour enfoncer encore plus profondément le clou dans le cercueil, lors de ses confrontations médiatiques, et que l’on soit d’accord ou pas avec elle, force est de constater que Marine Le Pen éparpille façon puzzle à peu près tout ce que le système cherche à lui mettre dans les pattes, politiciens ou journalistes compris. Résultat : le parti de la « teigne blonde » accumule on l’a dit les succès électoraux jusqu’à réussir à entrer au Sénat, l’organe le plus antidémocratique, le plus oligarchique de la République française. C’est dire l’ampleur du mouvement de fond qui est aujourd’hui à l’œuvre !
Il y a on le voit très largement le feu à la bergerie, et il convient plus que jamais de tenter de sauver le soldat UMPS. Nos journaleux font donc, aujourd’hui plus qu’hier et sans aucun doute bien moins que demain, des pieds et des mains pour cela. Et ils cherchent à nous imposer leur nouvel « homme providentiel », leur nouveau capitaine du Titanic, leur dernier espoir dans le naufrage qui approche. Manuel Valls pour la gauche, c’est donc presque entendu… mais pour la droite ? Sarkozy plus crédible et qui plus est avec la bombe Bygmalion accrochée aux chaussures à talonnettes, vers qui se tourner ?
Et c’est là que le spectacle devient grandiose, que la farce prend des dimensions extravagantes, himalayennes : en désespoir de cause, ne voilà-t-il pas que le système… exhume Alain Juppé, le « repris de justesse », l’ex « meilleur d’entre nous » de tonton Jacques, pour endosser la tenue de nouveau cavalier blanc de la « droite républicaine » ? Alain Juppé, naguère « droit dans ses bottes », patron d’un RPR qui prônait l’immigration zéro, la préférence nationale, la protection sociale exclusive pour les Français, et jugeait l’islam incompatible avec les valeurs de la France… Alain Juppé, aujourd’hui tout « mou dans ses charentaises », prônant désormais l’immigration heureuse, le multiculturalisme et jugeant l’islam comme étant une formidable chance pour la France… Alain Juppé, ce vieux cheval politique sur le retour sorti de sa maison de retraite bordelaise et encore plus démonétisé que le petit Nicolas ! Et pourquoi pas Chirac, Giscard, ou même Pompidou pendant qu’on y est ?
Alors, je ne sais pas pour vous, mais pour ma part, et entre deux gigantesques éclats de rire, j’ai furieusement envie de crier :
Marine, réveille-nous, ils sont devenus fous !
Marc LEROY – La Plume à Gratter
Hélas, j’ai bien envie de m’associer à votre cri, il n’y a plus guère d’autre solution.
Magistral article en tout cas, et vrai sur toute la ligne.
Amitiés.