Publié le : 18 novembre 2015
Source : bvoltaire.fr
Il semble que l’État français ait enfin pris la mesure de l’effroyable tragédie de ce week-end sanglant. Cela n’a pas toujours été le cas. Je ne ferai pas de grands discours mais je me contenterai de trois exemples concrets vécus démontrant l’incroyable irresponsabilité du ministère public dans la dépense d’énergie et de moyens au détriment d’une lutte réelle contre la priorité absolue numéro un en matière de justice et de sécurité : la lutte contre le terrorisme islamique.
Printemps 2013, le parquet de Paris et le préfet vont déployer des moyens pléthoriques pour intimider les opposants au mariage pour tous, à commencer par une garde à vue de 74 veilleurs dont 28 jeunes filles de 18 à 25 ans, cloîtrées dans une cellule de 24 m2 au commissariat de la rue de l’Évangile. Un mois plus tard, les 25 et 26 mai, ce sont 300 jeunes gens qui seront placés en garde à vue dans tous les commissariats de Paris pour délit d’attroupement non autorisé après sommation, occupant la capacité d’accueil maximum des commissariats parisiens, obligeant même certains commissariats de banlieue à vider la racaille pour accueillir des jeunes puéricultrices ou animatrices sociales de 18 ans. Le sens des priorités ! Tout cela à la demande de monsieur Manuel Valls, ministre de l’Intérieur de l’époque, qui suivra les opérations dans les locaux de la préfecture en présence du représentant de la section P12 du parquet de l’époque. 300 plateaux-repas ayant été préalablement commandés et le service des permanences de garde à vue avisé d’une surcharge probable.
Novembre 2013, parquet de Bobigny : quelques militants identitaires au casier vierge collent quelques affichettes sur les horodateurs de la ville de Montfermeil avec le slogan subversif « ni kebab ni mosquée ». Le parquet de Bobigny profitera de cette virée d’adolescents pour engager une procédure applicable aux terroristes avec géolocalisation, prolongation de garde à vue, perquisitions et tutti quanti au prétexte fallacieux d’apologie de terrorisme qui sera in fine abandonné au profit d’une amende pour dégradation. Plusieurs jours de procédure dans une banlieue ô combien sensible et terreau de l’islamisme radical.
Octobre 2015 : cette fois-ci, c’est le parquet de Nanterre qui s’acharne contre des agents de la SUGE (sécurité de la SNCF) pour une altercation avec des dealers très défavorablement connus des services de police, altercation qui se soldera par 7 jours d’ITT à l’encontre d’un agent et 0 jour pour les dealers. Malgré l’absence de la moindre lésion sur les petits voyous, le parquet de Nanterre persistera dans un acharnement à l’encontre de ces agents de sécurité. Malgré une relaxe prononcée par le tribunal dans sa grande sagesse, il aura fallu une après-midi d’audience et trois renvois pour en arriver là.
Quel gâchis, me direz-vous ? Mais il traduit l’acharnement idéologique d’un parquet sinon aux ordres ou tout du moins dans une collusion idéologique avec la bien-pensance médiatique. Or, le parquet, c’est le représentant de la société, c’est-à-dire de vous, de moi, rémunéré par vos impôts. Quelle légitimité, Madame Taubira, avez-vous à donner des leçons de morale dans ces conditions, lorsque vos prisons sont des passoires permettant à des permissionnaires de flinguer du flic, vos projets de loi incroyablement iréniques de naïveté adressant un message de laxisme aux délinquants ? Vous prétendez être Charlie quand vous fichez les opposants politiques inoffensifs mais que vous laissez circuler des criminels auxquels vous accordez les plus larges circonstances atténuantes.
Vous passez votre temps à twitter des messages incompréhensibles, à organiser des meetings pour flatter votre ego sous prétexte de quelques mots malheureux d’une gamine de 11 ans, mais votre justice n’a pas assez de papier ni même d’encre pour recevoir les télécopies.
Pour résume, Madame Taubira, un seul mot pourrait traduire, sans métaphore ni prétendue subtilité auxquelles vous nous avez habitués, le devoir qui s’impose à vous si le mot « devoir » a encore un sens pour vous : Démission !
Frédéric Pichon