Dès l’élection de François Hollande à la Présidence de la République acquise, tous les éditorialistes de France se sont lancés dans une chasse effrénée pour identifier le futur premier ministre… Qui donc Hollande allait-il en effet bien pouvoir nommer à ce poste si convoité par tous les éléphants du PS (on devrait d’ailleurs parfois plutôt parler de mammouths) ? Martine Aubry, Manuel Valls, Laurent Fabius (l’espoir fait vivre !), Pierre Moscovici, etc…Toutes les principales têtes de gondole du parti à la rose se sont mis à espérer pouvoir décrocher la timbale.
Mais, très vite, les bruits ont couru que le nouveau président avait une préférence marquée et presque définitive pour l’un de ses plus fidèles soutiens, le président du groupe socialiste à l’Assemblée Nationale et maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault.
Ayant fini -grâce aux turpitudes Strauss-Kahniennes- premier dans un concours de circonstances, normal jusqu’à l’exubérance, « Guimauve le Conquérant » comme l’on joliment surnommé de très méchantes langues, ne pouvait évidemment pas envisager désigner à ce poste une personnalité flamboyante. Un Jean-Marc Ayrault, au charisme encore plus absent que celui de son maître, ne risquant donc pas de lui faire de l’ombre et encore moins de lui voler un jour la vedette, devenait du coup pour Flambi un choix effectivement particulièrement satisfaisant.
Patatras ! Exhumée par on ne sait trop qui (on parle tout de même avec insistance de certains camarades du PS très méchants et très jaloux de la faveur affichée par le nouveau monarque), une casserole taille XXL vient de faire surface pour oblitérer très fortement, et peut-être définitivement l’avenir « matignonesque » du malheureux Ayrault.
En effet, le député-maire de Nantes a été condamné en 1997 à six mois de prison avec sursis pour « octroi d’avantages injustifiés ». Il avait à l’époque, via une association (dissoute depuis), accordé sans le moindre appel d’offres les marchés d’impression du journal municipal de sa ville. Six mois de prison, même avec sursis, c’est tout de même du très lourd pour n’importe quel homme politique… Alors, pour un Premier Ministre !
Immédiatement, l’entourage proche du malheureux s’est répandu dans les médias pour tenter d’éteindre l’incendie, allant jusqu’à dire que «lui-même ne s’en est jamais caché. Ce n’est pas une affaire qui touche à sa probité personnelle, et qui peut arriver à n’importe quel élu ». Qui peut arriver à n’importe quel élu… Sic ! Ayrault a pour sa part déclaré que sa « probité personnelle n’a jamais été mise en cause. Il n’a jamais été question d’enrichissement personnel ou de financement politique ». Comme si cela suffisait à le dédouaner et à gommer le verdict pourtant sans appel qui avait sanctionné cette peu glorieuse affaire !
Il y a quelques jours -et pour son malheur comme peut-être pour celui du prétendu de Matignon- François Hollande avait accordé un entretien au JDD où il affirmait notamment : « Je n’aurai pas autour de moi à l’Élysée des personnes jugées et condamnées », ajoutant en guise d’engagement définitif, et même de défi au journaliste : «vous pourrez me rappeler cette déclaration si je venais à y manquer »…
Mon petit doigt me dit que la nouvelle « République irréprochable » version PS va elle aussi, comme la précédente, commencer sur les chapeaux de roue ! Vous voulez parier ?
ML – La Plume à Gratter
C’est drole, je suis a peine surprise…