Posté le : 24 juillet 2015 Source : lefigaro.fr Le Figaro : Vous jouez un spectacle intitulé « Poésie ? ». Vos choix sont de plus en plus exigeants… Fabrice Luchini : La poésie ne s’inscrit plus dans notre temps. Ses suggestions, ses silences, ses vertiges ne peuvent plus être audibles aujourd’hui. Mais je n’ai pas choisi la poésie comme un militant qui déclamerait, l’air tragique : « Attention, poète! » J’ai fait ce choix après avoir lu un texte de Paul Valéry dans lequel il se désole de l’incroyable négligence avec laquelle on enseignait la substance sonore de la littérature et de la poésie. Valéry était sidéré que l’on exige aux examens des connaissances livresques sans jamais avoir la moindre idée du rythme, des allitérations, des assonances. Cette substance sonore qui est l’âme et le matériau musical de la poésie. Valéry s’en prend aussi aux diseurs… Il écrit,...
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