Publié le : 09 février 2016 Source : bvoltaire.fr Autrefois, nous étions protégés par l’arrêt Benjamin. L’affaire date de 1930. René Benjamin, homme de droite et violent critique de l’enseignement public, devait donner une conférence à Nevers sur le thème « Deux auteurs comiques : Courteline et Sacha Guitry ». Une opposition musclée avait prévu une contre-manifestation. Devant le risque de désordre, le maire de la ville a interdit la conférence par arrêté municipal. En 1933, le Conseil d’État, plus haute juridiction administrative, saisi par René Benjamin, a annulé l’arrêté du maire sur un argument explicite : « L’éventualité de troubles, alléguée par le maire de Nevers, ne présentait pas un degré de gravité tel qu’il n’ait pu, sans interdire la conférence, maintenir l’ordre en édictant les mesures de police qu’il lui appartenait de prendre. » En d’autres termes, avant qu’un maire ou un préfet ou un ministre de l’Intérieur interdise une manifestation, il lui...
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