«Quand les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites», plaisantait le regretté Pierre Dac…Il en est un qui, a chacune de ses sorties médiatiques (qui sont innombrables), encore et toujours, prouve que Dac était un bien l’un des grands penseurs de notre temps.
Jacques Attali, car c’est de lui qu’il s’agit, a ainsi récemment sorti une de ces tirades d’anthologie dont il a –sans doute avec son ami BHL- la réjouissante exclusivité ! Je vous laisse juge, visionnez la vidéo ci-dessous : croyez-moi, vous ne le regretterez pas !
Passons rapidement sur les affirmations gratuites du genre « tous les démographes, tous les statisticiens disent qu’il faut dans les quinze ans qui viennent 300 000 étrangers travailleurs de plus par an… ». Dans un pays comptant aujourd’hui sans doute plus de huit millions de chômeurs, la rationalité d’une telle affirmation s’impose d’office… Mais puisque que Jacques le dit… Inclinons-nous !
300 000 étrangers travailleurs de plus par an, donc, et pendant quinze ans… Soit si l’on comptabilise leurs familles (prenons pour base, et pour être très optimiste, une famille type avec 2 enfants)… 18 millions d’étrangers de plus au minimum à « intégrer » comme il dit en quinze ans… CQFD ! Sachant que l’on peine encore, suite à l’instauration du regroupement familial voulu par Giscard (plus de 60 % de l’immigration), et après plus de 30 ans de politiques migratoires irresponsables, à intégrer les six à dix millions d’étrangers qui sont déjà en France…
Les conséquences politiques, sociétales, culturelles qu’auraient sur la France d’aussi abondants flux migratoires s’étalant sur une telle durée (ces flux, on les atteint d’ailleurs déjà quasiment aujourd’hui grâce à Nicolas Sarkozy !) seraient redoutablement dangereuses pour la structure de la société française, sans doute cataclysmiques pour l’homogénéité de la Nation, et entraîneraient inévitablement des réactions communautaristes ou xénophobes, probablement même des affrontements violents. De cela, Attali n’a évidemment cure. Cela ne l’empêcherait pas, lui, et comme avant, de passer ses week-ends à New York et ses vacances à Marrakech ou Tel Aviv. Là est bien l’essentiel !
Mais cela ne suffit pas encore à notre olibrius : il enfonce donc un peu plus le clou du cynisme et de la mauvaise foi, en rajoute une couche : « toutes les statistiques montrent qu’un étranger rapporte à l’état en termes de recettes fiscales beaucoup plus que ce qu’il coûte en terme de sécurité sociale et autre, beaucoup plus… »… De nombreuses statistiques et études -dont celles de Jean-Claude Gourevitch (1)- affirment justement et chiffres à l’appui exactement le contraire. Là aussi, peu importe ! Jacques a dit… Circulez, il n’y a plus rien à voir !
La très grande majorité des étrangers actifs -qui représentent chaque année d’ailleurs à peine plus de 10 % des nouveaux arrivants (2)- perçoit des salaires proches du SMIC. Ces travailleurs sont du coup pour la quasi-totalité d’entre eux exonérés de l’impôt sur le revenu, et bénéficiaires de nombreuses prestations sociales (allocations familiales, allocation logement, C.M.U., prime de rentrée scolaire, carte de transport gratuite, etc.). On aimerait donc beaucoup savoir comment Jacques Attali peut bien parvenir à étayer ses affirmations !
Mais passons encore sur ces détails mesquins ! Ne retenons que l’immense générosité dont fait preuve (en votre nom) notre grand petit homme. Louons ce merveilleux esprit de partage et de fraternité. Et proposons-lui un petit jeu, un bien innocent exercice de style : mon cher Jacques, seriez vous prêt à nous refaire la même «démonstration», habité par la même conviction, en ne parlant plus de la France, mais plutôt… d’Israël ? Hein, au hasard… Allez, on essaie !
Le « journaliste » :
« faut-il plus d’étrangers en Israël ?»
Jacques Attali :
« Je suis pour. Je pense qu’il faut une politique qui admette davantage d’étrangers, et qu’il y ait une politique d’intégration. Parce que la façon dont on fait un repoussoir des étrangers, on ne fait pas de politique d’intégration et donc on fait peur avec des étrangers qui ne sont pas intégrés… On ne pourra pas payer les retraites avec les Israéliens qui sont là… Tous les démographes, tous les statisticiens disent qu’il faut dans les quinze ans qui viennent, 38 000 étrangers actifs de plus par an »…
Soyons encore plus taquins, et remplaçons étrangers par Palestiniens. Ceux-ci étant après tout les habitants d’origine du pays, il n’y aurait du coup même pas besoin de les intégrer ! Tout bénéfice, Jacques!
Le « journaliste » :
« faut-il plus de Palestiniens en Israël ?»
Jacques Attali :
« Je suis pour. Je pense qu’il faut une politique qui admette davantage de Palestiniens, et qu’il y ait une politique d’intégration. Parce que la façon dont on fait un repoussoir des Palestiniens, on ne fait pas de politique d’intégration et donc on fait peur avec des Palestiniens qui ne sont pas intégrés… On ne pourra pas payer les retraites avec les Israéliens qui sont là… Tous les démographes, tous les statisticiens disent qu’il faut dans les quinze ans qui viennent, 38 000 Palestiniens actifs de plus par an »…
Et bien voilà! Ca, c’est du Scoop : Jacques Attali est pour le droit au retour des Palestiniens en Israël ! Elle n’est pas belle la vie ?
Pour finir, et pour mémoire, quelques unes des précédentes perles de notre guignol :
La France, aurait des racines chrétiennes ? Taratata !
L’Islam, et SURTOUT le Judaïsme étaient là bien avant, voyons ! d’ailleurs, il est aisée de le constater :
Tous les Rois de France sans exception étaient juifs ou musulmans…
Ce ne sont évidemment pas des églises que vous voyez dans tous les villages et villes de France, mais bien des mosquées !
Ce ne sont pas des calvaires qui ornent par dizaines de milliers nos routes de France : ce sont des chandeliers à 7 branches !
Un petit florilège…
Tous des méchants jaloux, sauf nous…
Et enfin, cerise sur le gâteau…
… Sans commentaires…
Alors, oui… Si Jacques Attali n’existait pas, faudrait-il vraiment l’inventer ?
ML – La Plume à Gratter
1) Jean-Paul Gourévitch, est expert international en ressources humaines. Dans sa dernière étude, il compare les dépenses annuelles que l’Etat consent pour les immigrés (71,76 milliards d’euros) avec les recettes qu’il encaisse de leur part (45,57 milliards d’euros), soit un solde négatif de plus de 26 milliards. Enfin, il évalue les investissements engagés par l’Etat pour contenir les flux migratoires ou faciliter l’intégration des immigrés et de leurs enfants (10,81 milliards d’euros).
2) Les données récentes révèlent une baisse des entrées pour motif familial, passant de 109 800 entrées en 2004 (soit 63,1 % du total) à 102 500 en 2005 (60,8 %). À l’inverse, le nombre d’entrées pour raison de travail a récemment augmenté, passant de 20 900 en 2004 à 22 800 en 2005, soit une répartition respective de 12 % à 13,5 % (source Wikipedia)
Le meilleur portrait de l’individu! Bravo!