Politique France

L’après-Brignoles : le Front National n’est pas un parti démocratique et républicain, qu’ils nous disent…

16 octobre 20132
L’après-Brignoles : le Front National n’est pas un parti démocratique et républicain, qu’ils nous disent… 5.00/5 50 votes

Cela n’est évidemment pas très nouveau, mais le résultat désastreux pour la caste politique UMPS-EELV-Modem-Front de Gauche (un pour tous, tous pourris ! comme disait Coluche) lors de l’élection cantonale partielle de Brignoles n’a pas vraiment calmé tous nos grands démocrates, ces fameux auto-proclamés donneurs de leçons perpétuelles, leçons bien évidemment adressées en toute affection à ce peuple arriéré qui vote de plus en plus mal.

Ces derniers jours, c’est donc un véritable festival d’insultes, d’anathèmes, et surtout, de total déni de la légitimité démocratique qui s’est abattue sur les ondes, les écrans, les pages des journaux ou les réseaux sociaux. Prétendre regrouper ici toutes les déclarations merveilleusement « républicaines », formidablement respectueuses des opinions d’autrui, scrupuleusement fidèles aux règles les plus élémentaires du combat politique et, en dernier ressort, de ce qui devrait être le juge suprême dans une société qui se prétend démocratique, c’est à dire le vote des électeurs, relèverait bien évidemment de la gageure. Et j’en ai donc sans nul doute oublié un très grand nombre. A vous d’ailleurs -chers lecteurs !- de me signaler celles qui ne  méritaient pas une telle négligence !

Voici donc tout de même un petit florilège des déclarations de nos chers démocrates autoproclamés, ayant précédé de peu (ou suivi de près) l’élection cantonale de Brignoles. Accrochez-vous !

 

A tous seigneurs, tous honneurs, « nos » élus, ministres, sénateurs, députés et autres « représentants du peuple » :

Thierry Mandon (porte-parole des députés PS) et La Plume en a déjà parlé : « Le FN est-il ou pas un parti d’extrême droite ? Non seulement c’est un parti d’extrême droite mais c’est même plus que ça, c’est un parti national-fasciste ». Mais encore, et répondant à l’habituelle question « faut-il interdire le FN ? » : « Non, tant qu’ils présentent des candidats à des élections »… Ah bon… parce si il n’y avait pas de candidats, il faudrait donc l’interdire ?

Marie-Arlette Carlotti (Ministre de la République, dans Le Point) : « le FN est un parti fasciste. Les Marseillais sont poussés dans ses bras (par qui ?) par désarroi ». Vaut-il mieux les pousser dans le communautarisme, Marie-Arlette ?

Jean Bourdeau, assistant parlementaire du sénateur Jean-Pierre Michel et candidat à l’investiture socialiste pour les municipales de 2014 à Châteaudun, dans un tweet : « Marion Maréchal‑Le Pen est une conne et une salope » Classieux, non ? Ou encore : « En regardant les beaufs avec leurs têtes de bœufs hier à Brignoles…on va bien rigoler en découvrant les listes FN lors des municipales ». Je crois effectivement qu’on va bien rigoler, mon Jeannot !

Le sénateur Jean-Pierre Michel, patron du susnommé, et à propos des insultes proférées par son collaborateur : « Chacun est libre de tweeter comme il veut, on peut espère (sic) que même le FN comprend l’humour ». L’humour… T’as raison vieil étron, tête de fion (c’est de l’humour) !

Jean-Luc Mélenchon (sur RMC) : « Le FN, ce sont des menteurs, des voyous, des escrocs ». Oui, bon, je sais, on ne tire pas sur une ambulance…

Cerise sans doute sur les gâteux, Malek Boutih (député PS, dans l’émission de France 2 Mots croisés) : « Y’a des choses qu’il faut dire à l’extrême droite: nous sommes des millions, écoutez-moi bien car je ne le dirai qu’une fois, même si vous êtes gagnants vous aurez un problème de légitimité, on ne vous laissera pas faire. C’est clair? L’histoire m’a appris une chose: je n’irai pas me faire recenser en baissant la tête ! » Même si vous êtes gagnants… on ne vous laissera pas faire… Elle est pas belle la démocratie version Malek Boutih ?

Addendum :

Jean-Marc Ayrault (Premier Ministre), à l’Assemblée Nationale : « Donc Brignoles n’est pas la France ». Carrément …. Mais alors…Nantes non plus, monsieur Zayrault ? (signalé fort à propos par l’un des plus fidèles lecteurs de La Plume. Merci Nouratin, je l’avais complètement zappé celui-là !)

 

Bien entendu, les journalistes et autres chroniqueurs plus ou moins divers (plutôt moins que plus, vous l’avez d’ailleurs sans doute remarqué) qui squattent nos médias ne sont pas en reste :

Sylvain Bourmeau, journaliste de Libération  (c’est un peu long, mais « mon sang se coagule en pensant qu’on y peut changer une virgule » (1)) : « C’est bien pourtant cette qualification qui prévalait jusque-là : fasciste. Non pas dans son acception savante mais au sens générique, c’est-à-dire politique, du terme, fasciste comme synonyme d’extrême droite. Ce fâcheux changement d’appellation au profit de populiste devint ainsi l’opération dangereuse par laquelle nous sommes passés d’une nécessaire diabolisation des leaders frontistes à une imbécile stigmatisation de ses électeurs. Avec les effets que l’on sait. Il est plus que temps d’appeler un faf un faf, fût-elle une femme ».

Serge Dufoulon (Les Grandes Gueules, RMC) : « Si les électeurs votent FN par adhésion, c’est qu’ils sont décérébrés » !

Daniel Hechter (Les Grandes Gueules, RMC) : « Je ne suis pas pour le suffrage universel. Y a trop de gens qui ne sont pas au courant, qui ne comprennent pas ! (les électeurs du FN) Je leur dis qu’ils ne comprennent rien à la politique ».

Charles Consigny (Le Point) : « Voter FN n’est pas français !… Voter pour des candidats du Front National est un abaissement, une erreur, une légèreté coupable… voire une faute… Notre force, c’est l’art, c’est l’écriture, c’est l’élégance mélancolique, c’est le charme. Marine Le Pen n’a rien de tout ça ».

Didier Porte (Mediapart) : « le FN est un parti fasciste, collabo, d’ivrognes et de racistes ».

Enfin pour finir, et méritant sans doute la médaille d’or dans ce concours de démocratie bienveillante, Mathieu Géniole,  journaliste-chroniqueur du Nouvel Obs (une fois encore, c’est un peu long, mais vous allez voir, ça vaut vraiment la peine !) : « Penchons-nous plus longuement sur les municipales : visiblement, une horde de piliers de comptoir semble décidée à glisser un bulletin aviné au nom d’un inconnu qui pose tout sourire avec Marine sur les affiches. Soit. Et alors ?… Allez-y, élisez vos candidats FN dans vos campagnes, qu’est ce que ça va bien pouvoir faire ?… il y aura une conséquence directe à l’élection d’un candidat FN, et là je m’adresse directement aux électeursvos villes dirigées par un maire FN seront totalement abandonnées par l’État, et vous n’aurez plus que vos larmes pour pleurer lorsqu’une catastrophe s’y abattra. Regardez bien ce qui se passe à Orange, où règne depuis des années le délicieux Jacques Bompard : le premier régiment de cavalerie, implanté dans la ville depuis 50 ans, va fermer. Une situation catastrophique pour Orange qui perd là une ressource économique fondamentale. Eh bien, chers habitants d’Orange, je suis au regret de vous annoncer qu’à Paris, personne n’est au courant de cette histoire. Tout le monde s’en fout, et vous l’avez bien cherché : démerdez-vous avec votre maire, il va surement trouver une solution miracle. Vous vouliez du FN, vous l’avez. Et maintenant, foutez-nous la paix ! Voilà ce qui vous attend avec l’élection de maires issus du Front national : l’abandon d’une commune par l’État. Dans ces conditions, je souhaite à toutes ces villes qui s’apprêtent à virer fièrement FN de ne pas rencontrer de problème dépassant le cadre des ronds points et du ramassage des ordures, parce que leurs habitants deviendront, pour le coup, de vrais laissés-pour-compte de la République ».

Avant d’ajouter, carrément royal : « Je suis partisan de ne pas insulter les sympathisants du Front (sic), j’accepte d’ailleurs volontiers qu’on leur accorde le droit de vote (vous êtes trop bon, monsieur Géniole !). Pas d’insultes donc, mais un profond mépris. Parce qu’on a encore le droit de mépriser des gens pour leurs idées ».

Concernant votre toute dernière phrase, monsieur Géniole, et j’en ai autant pour tous les autres précités, je ne le vous fait pas dire ! Si on peut encore parler d’idées d’ailleurs…

Marc LEROY – La Plume à Gratter

(1) Cyrano de Bergerac, acte 2, d’Edmond Rostand.

EmailPrintFriendlyBookmark/FavoritesFacebookShare

Mots clés : , , , , , , , , , , , , , ,

2 Responses to L’après-Brignoles : le Front National n’est pas un parti démocratique et républicain, qu’ils nous disent…

  1. NOURATIN le 18 octobre 2013 à 10 h 02 min

    C’est beau la démocratie vue de Saint Germain des Prés, ça fait plaisir à voir.
    J’ai aussi un petit faible pour « Brignoles n’est pas la France », trouvaille géniale de notre cher Premier Sinistre.
    Amitiés.

  2. Pascale le 16 octobre 2013 à 23 h 26 min

    En effet ls se dechainent… On ne peut que constater le souci des valeurs republicaines…
    Quand aux villes qui vont « sombrer » dans le Front National, et qui seront abandonnees par l’Etat de ce fait, elles n’ont qu’a faire secession! Et hop, plus d’impots pour Paris!

Répondre à Pascale Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


*