… Auschwitz…
Second épisode : notre ami le Roi, ou quand l’argent n’a vraiment pas d’honneur…
Pour commencer ce deuxième chapitre de notre époque fort minable, revenons un instant sur la mort du roi Abdallah d’Arabie Saoudite…
On le sait, le dictateur moyenâgeux et cacochyme Abdallah ben Abdelaziz al-Saoud, 89 ans, Roi d’Arabie Saoudite depuis 2005, est décédé ce 23 janvier 2015. A cette occasion, notre capitaine de pédalo élyséen a encore trouvé le moyen de se distinguer : de Davos où il s’était rendu comme chaque année pour croquer quelques petits fours oligarchiques en compagnie des « grands riches de ce monde », et sans doute encore tout à l’extase où le plonge depuis quelques jours son vol « planeux » dans les sondages, notre pitre présidentiel a commencé par affirmer : « Il vient de mourir, je viendrai à ses obsèques pour qu’il y ait un renforcement des relations entre la France et l’Arabie Saoudite »… au moment même où le feu roi d’Arabie était justement inhumé ! Pas plus informé apparemment que l’armada de conseillers et « spécialistes » censée l’aider à assurer correctement sa charge (et incarner l’image de la France), de la grande célérité avec laquelle les musulmans procèdent systématiquement lorsqu’il convient d’organiser des funérailles, notre Président a une nouvelle fois ridiculisé sa fonction et le pays qu’il représente. Pas vraiment une surprise, je vous l’accorde : c’est en réalité une véritable marque de fabrique du gaillard, dès lors qu’il s’agit de faire des déclarations de politique étrangère.
Hollande a enchaîné, de façon moins grotesque mais tout aussi lamentable, saluant dans un communiqué la « mémoire d’un homme d’Etat dont l’action a profondément marqué l’histoire de son pays et dont la vision d’une paix juste et durable au Moyen-Orient reste plus que jamais d’actualité »… dans le genre passage de pommade, avouez qu’il était difficile de faire mieux.
D’ailleurs, même Obama a fait plus soft question hommage : le principal allié du tyran saoudien, on pourrait même dire son patron, n’a pas osé aller aussi loin que Hollande, se contentant de qualifier ce défunt monarque de carnaval, ce Prince de Monaco de la Mecque, de « dirigeant sincère ayant le courage de ses convictions »… reconnaissant tout de même que les deux « pays ont travaillé ensemble à relever de nombreux défis » et qu’il avait « toujours estimé les points de vue du roi Abdallah et apprécié notre amitié véritable et chaleureuse ». Avouez que pour évoquer, lorsque l’on est le Président du pays qui a subi les attentats islamistes du 11 septembre 2001, le maître absolu d’un état qui était et est encore (avec le Qatar) l’un des principaux financiers du terrorisme islamique, état dont la quasi-totalité des « terroristes » identifiés étaient de plus originaires, cela allait vraiment de soit ! Des « pays [qui] ont travaillé ensemble » ? Mazette, on a parlé de complotisme pour beaucoup moins que cela !
Le Premier ministre canadien Stephen Harper a pour sa part parlé d’un homme « très passionné au sujet de son pays, du développement et de l’économie mondiale », « un ardent défenseur de la paix au Moyen-Orient ». David Cameron a dit qu’il garderait le souvenir de « ses longues années au service de son royaume » et de « son engagement en faveur de la paix et du renforcement de la compréhension entre les religions ». Arrêtons-nous là pour ne pas vomir, car tout ce que l’ « Occident » compte d’états servilement couchés devant l’Oncle Sam, y est allé de son pathétique léchage de babouches.
Mais dans cette litanie aussi dégoulinante qu’écœurante, la palme « d’or noir » (ou d’humour de la même couleur ?) est indiscutablement revenue à une de nos con-patriotes (cocorico !) : Christine Lagarde, l’irremplaçable patronne du FMI, celle qui avait succédé pour occuper ce poste prestigieux (et particulièrement juteux) à un autre éminent exemple de l’excellence française, le (pas)regretté DSK. Je cite madame Lagarde : « il laisse un grand héritage… c’est une grande perte »… « De façon très discrète, c’était un fervent défenseur des femmes… c’était très progressif… adapté au pays… il y croyait fermement »… Si.
Faire du Monarque absolu d’un pays où les femmes n’ont le droit de faire du vélo que depuis deux ans, le seul pays du monde où elles n’ont pas le droit de conduire une voiture (deux femmes, Loujain Hathloul et Mayssaa Alamoudi, sont par exemple détenues pour avoir tenté de franchir la frontière avec le Yémen au volant d’une voiture : l’une, la conductrice, a été placée dans une maison de correction, l’autre, journaliste et simplement venue accompagner son amie, a été jetée en prison), un « fervent défenseur des femmes « …
Un « fervent défenseur des femmes » (on ne s’en lasse pas), le maitre d’un pays où les femmes n’ont pas le droit d’exercer un grand nombre de métiers ? Où elles doivent obtenir l’autorisation d’un homme pour se marier, pour travailler, pour voyager, pour étudier ou pour subir une intervention chirurgicale ? Où l’on flagelle en place publique les femmes qui enfreignent la loi islamique ? Où on lapide celles qui sont accusées d’adultère ? Où les hommes qui battent leurs épouses même à mort ne sont qu’exceptionnellement punis ? Chapeau bas, madame Lagarde !
Ayant on l’a dit plus haut raté lamentablement les obsèques, François Hollande se rendra tout de même en Arabie Saoudite, pour se recueillir et rendre hommage au grand homme défunt. En 2013, pour les obsèques de Hugo Chavez, leader populiste de gauche ayant utilisé la manne pétrolière pour améliorer la qualité de vie de son peuple, le même Hollande avait royalement délégué… Victorien Lurel, alors Ministre… des Outremer. Chavez ? Pas assez « fervent défenseur des femmes », sans doute…
Troisième épisode : Auschwitz mon loulou, mais sans Moscou ! (1)
Passons très vite sur le raz-le-bol qui est mien, concernant ces continuelles commémorations, ces sempiternels anniversaires, ces devoirs de mémoire qu’on nous impose depuis des années, voire des décennies sur certains sujets soigneusement sélectionnés, et plus particulièrement sur celui-là : celui de la mémoire continuelle, obsessionnelle, annuelle, mensuelle, journalière presque, de la « Shoah » (néologisme que l’on doit comme on le sait à Claude Lanzmann, qui a totalement fait disparaître les mots de génocide ou d’holocauste qu’on utilisait encore à l’époque de ma jeunesse, et qui présente l’immense mérite aux yeux de ceux qui l’ont imposé, d’effacer d’office de l’histoire officielle les victimes – pourtant tout aussi nombreuses – de la barbarie nazie n’appartenant pas au Peuple Elu… pas de shoah pour les Tziganes, les slaves, les homosexuels, les handicapés, les opposants politiques, les prisonniers de guerre morts dans les camps de concentration. De quoi alimenter un fort sentiment de dégoût, je vous l’accorde). Mais ce n’est pas la raison de ma nausée du jour…
Non, ce qui motive ce billet est ailleurs : car pour ce soixante-dixième anniversaire de la libération du camp de concentration d’Auschwitz, les autorités polonaises, toutes à l’hystérique russophobie ambiante qui a envahi l’Europe depuis le début des évènements d’Ukraine, n’ont carrément pas daigné inviter le chef d’état de la Russie, ni même l’un de ses représentants officiels !
Pour justifier cette décision sidérante, Grzegorz Schetyna, le Ministre polonais des affaires étrangères, a osé prétendre que ce n’était pas des Russes qui avaient libéré Auschwitz… mais des Ukrainiens ! En matière de révisionnisme historique, Robert Faurisson peut piteusement aller se rhabiller ! Les Ukrainiens, libérateurs des camps ! En tout cas pas ceux qui, par milliers, s’enrôlèrent dans la SS. Pas ceux non plus qui massacrèrent allègrement, sous les ordres de Bandera, le héros des démocrates de la place Maïdan, les juifs qui tombaient entre leurs mains. Pas plus ceux qui, par milliers, furent geôliers des camps… qu’ils ont, selon les autorités polonaises, libérés ! Autorités polonaises, qui, pour faire bonne mesure et aller au bout de leur ignominie, ont évidemment invité… Petro Porochenko, le Président de l’Ukraine. Entre russophobes pathologiques, on est fait pour s’entendre… fût-ce sur le dos de l’histoire !
Auschwitz fut bien évidemment libéré par la 332ème Division d’Infanterie de l’Armée Rouge, appartenant certes à ce que les autorités soviétiques avaient appelé le « 1er Front d’Ukraine », mais pour des raisons géographiques et stratégiques, et absolument pas pour des raisons « ethniques » ! Et les malheureux survivants que les soldats découvrirent avec horreur furent principalement secourus par des médecins russes venus en toute hâte et par dizaines de Léningrad.
Ce sont aussi les soldats de l’Armée Rouge qui ont libéré le 25 juillet 1944 le camp de Maïdanek. Ce sont Vassily Grossman ou Konstantin Simonov, correspondants de guerre soviétiques, qui relatèrent les premiers les horreurs nazies qui avaient eu lieu dans les camps, dans les quotidiens soviétiques. Et il fallut attendre avril 1945, quand les anglo-américains découvrirent à leur tour le camp de Bergen-Belsen, pour que le monde « occidental » découvre la terrible réalité des camps de concentration nazis.
Si il n’y avait qu’UN SEUL chef d’état à inviter à une telle commémoration, c’était donc bien celui de la Russie. S’il n’y avait qu’un pays à honorer en une telle occasion, c’était la Russie, plus importante république de l’ex-URSS, ce pays aux plus de vingt sept millions de morts tombés lors de la « grande guerre patriotique » pour vaincre le nazisme (450 000 victimes pour les Anglais, 420 000 pour les américains).
Par sa décision de rétorsion politique ignoble, le gouvernement polonais a craché sur l’histoire, sur la mémoire de ceux qu’il prétendait commémorer. Et tous ceux qui ont participé sans broncher, sans protester, à cette sordide opération, à cette obscène mascarade, se sont déshonorés au regard de l’histoire et aux yeux du monde. Parmi eux, quelle surprise… François Hollande.
Marc LEROY – La Plume à Gratter
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1) « Hiroshima, mon amour… Quel étrange cri, disait Marguerite Duras. Oui, Marguerite Duras, vous savez, l’apologiste sénile des infanticides ruraux… Marguerite Duras, qui n’a pas écrit que des conneries. Elle en a aussi filmé. Mais c’est vrai, quel étrange cri : Hiroshima, mon amour. Et pourquoi pas ‘Auschwitz mon loulou’ ? » Pierre Desproges, reprenant une citation de Marguerite Yourcenar : « Hiroshima, mon amour ? Et pourquoi pas Auschwitz mon loulou ? »
M’enfin, tout de même, vous ne voyez pas le Président de la Répupu Franchouille
boycotter les 70 ans de la libération d’Auschwitz! Que les libérateurs n’y soient
point conviés, il n’en a rien à foutre, l’essentiel étant que les descendants des
libérés sachent qu’il était là, dûment ému et recueilli.
Et puis, pourquoi insultez vous le Prince de Monaco?
Amitiés.
LE SONDAGE MARIANNE IL Y A 2 heures montre que le souffle retombe tres vite MLP entre 29et 31% HOLLANDEa 21% SARKO 23%
J’ai été très surpris ce matin sur France 2, de voir un reportage corrigeant le ministre polonais! Et le journaliste de qualifier les propos du ministre d’inepties! et de présenter un reportage ou on rétablissait la vérité sur le sujet.
comme d habitude beaucoup de talent , un mot sur C LAGARDE quand elle a ete nommee sec d etat j etais alle voir son CV sur wikipedia et j avais ete surpris de voir qu elle avait eu « simplement un bac ES, je crois ,de memoire » cette info a disparu !!! et puisqq annees plus tard sciences po grenoble ;pas d info sur son 2eme mari » hommme d affaires marseillais » elle devait avoir des talents caches ,ou alors elle savait bien nager et je ne parle pas de son titre de championne du monde…