« La valeur n’attend pas le nombre des années », c’est bien connu. Najat Vallaud-Belkacem vient de le démontrer avec éclat : en matière de duplicité, de crapulerie politicienne et malgré son jeune âge, elle ne craint d’ores et déjà plus personne !
Pour « honorer » la promesse de François Hollande de lutter contre le cumul des mandats, la Ministre du Droit des Femmes et porte-parole du gouvernement vient en effet d’annoncer à grands renforts de trompette qu’elle démissionnait de ses fonctions de conseillère municipale de Lyon et de conseillère communautaire du Grand Lyon afin de respecter l’esprit de la future loi sur le non-cumul (loi qui a d’ores et déjà tout du serpent de mer et qui n’est pas prête d’être votée, nombre d’élus PS y étant radicalement opposés). La ministre a déclaré à cette occasion : « Pour porter plus aisément cette réforme à laquelle je crois beaucoup et dans la clarté la plus grande, c’était bien à moi-même de clarifier les choses » et encore : « je veux respecter la lettre mais aussi l’esprit de cette réforme, qui permettra un véritable renouveau de notre vie démocratique ». C’est beau comme de l’antique, et on pleurerait devant un tel sens civique. Sauf que… Ce que Vallaud-Belkacem se garde bien de dire, c’est que ce formidable geste prétendant respecter « la lettre et l’esprit » de la future réforme est une totale escroquerie.
La Plume l’avait déjà évoqué dans son article sur les cumulards du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem cumulait jusqu’alors en plus de son ministère les mandats de conseillère générale du Rhône, conseillère municipale et conseillère communautaire du Grand Lyon, atteignant de ce fait le plafond des 2 757 euros de revenu supplémentaire maximum au traitement de ministre imposé par la loi sur la transparence financière de la vie politique promulguée en avril 2011. Ce qui en faisait du coup la ministre la mieux payée de tout le gouvernement (à égalité avec Marie-Arlette Carlotti). Bien entendu, prise par ses fonctions de ministre et porte-parole, elle touchait cet « argent de poche » tout en ne s’acquittant quasiment plus du tout des charges inhérentes à ces différents mandats : les sous sans le boulot qui s’y rattache, avouez que c’est le rêve secret de nombre d’entre nous. Grâce à la « politique à la française » et au Parti Socialiste, ce rêve était donc devenu une sympathique réalité pour l’ex-protégée de Ségolène Royal.
Lors de son annonce, Vallaud-Belkacem a donc affirmé qu’elle renonçait à ses mandats de conseillère municipale de Lyon et de conseillère communautaire du Grand Lyon… Elle demeure donc « seulement » conseillère générale du Rhône. Or ce dernier mandat est le mieux rémunéré des trois -hasard, sans aucun doute- et du coup, il permet à lui seul à la porte-parole du gouvernement de conserver dans son intégralité son bonus de 2 757 euros ! Vous avez bien lu : son noble geste, son sacrifice citoyen n’a pas couté Un euro à Najat Vallaud-Belkacem ! Chapeau l’artiste !
Non contente de se foutre ouvertement de notre gueule, la ministre nous ment en plus carrément en affirmant respecter la lettre de la future loi (pour ce qui est de l’esprit, on l’avait déjà largement compris) : en effet, la commission Jospin -qui est censée inspirer le texte de loi sur le non-cumul des mandats- préconisait bien d’« interdire le cumul de fonctions ministérielles avec l’exercice de tout mandat local ».
« Moi Président de la République… » qu’il disait notre nouveau grand timonnier… En effet ! Après la nomination ubuesque de Jack Lang à la direction de l’Institut du Monde Arabe, après celle de son vieux pote Olivier Schrameck à la direction du CSA, la police politique des médias, après l’épuration administrative qui a permis de remplacer près de 30% des préfets et principaux hauts fonctionnaires de la « Ripoublique » (sans doute pas assez socialo-compatibles selon le nouveau régime) en à peine quelques mois, le pouvoir hollandien nous prouve encore une fois, et grâce à l’un de ses plus beaux fleurons, qui plus est porte-parole du gouvernement (ça ne s’invente pas) que les promesses n’engagent que ceux qui y croient, et que comme le résumait naguère le regretté Coluche, « la politique c’est cinq ans de Droit, tout le reste de travers »…
Et si on décidait tous ensemble, quelles que soient nos inclinaisons politiques, de leur botter enfin l’arrière-train, une bonne fois pour toutes ?
Marc LEROY – La Plume à Gratter
[...] http://www.laplumeagratter.fr/2013/02/14/cumul-des-mandats-quand-najat-vallaud-belkacem-se-fout-ouve… [...]
Je plussoie !
Bottons-leur les fesses ! On fait comment ?