C’est une information qui a été fort peu relayée par les médias dominants -on se demande bien pourquoi, tiens !- mais qui a pourtant fait son petit effet sur Internet que relaie aujourd’hui -avec un peu de retard- La Plume à Gratter : La solution miracle pour sortir la France de la crise a été trouvée, et on ne le savait pas !
Ces deux dernières semaines, une entrevue du Huffington Post a fait le buzz comme on dit sur la toile. Un économiste de la désormais célébrissime banque américaine, Huw Pill (économiste en chef de Goldman Sachs Europe) y était interrogé sur la crise financière, la zone Euro et la situation en France. Sa « solution miracle » pour redresser l’économie française est simplissime : abaisser tous les salaires d’un bon tiers ! Cet « expert » précisait tout de même immédiatement qu’une telle mesure, bien que très souhaitable, serait « politiquement impossible à imposer ».
Si le gaillard était entendu par notre Flambi de président, le salaire minimum français (le SMIC) passerait donc nettement en dessous des 1 000 euros par mois (j’ai cru entendre un râle de plaisir : liriez-vous donc La Plume, madame Parisot ?).
Chers lecteurs, vous ne devriez pas jouer les étonnés : ce remède de cheval s’inspire directement de celui qui est administré depuis plus de trois ans à la Grèce (avec le succès remarquable que l’on sait), et il a aussi très largement commencé d’être appliqué à l’Espagne, l’Italie, le Portugal et l’Irlande (il parvient d’ailleurs à accoucher dans tous ces pays des mêmes prodigieux résultats).
Je sais, cela a en apparence presque tout du poisson d’avril trop précoce… Mais on aurait encore une fois grand tort de prendre ces déclarations à la légère : les têtes pensantes de Goldman Sachs ont un passé, on devrait plutôt écrire un passif qui devrait nous inciter à les prendre tout à fait au sérieux (si l’on peut dire en l’occurrence). Goldman Sachs est -tout le monde le sait- l’un des principaux responsables de la crise qui ébranle depuis des années l’Europe et plus particulièrement la zone Euro. Sa complicité plus qu’active dans le maquillage des comptes grecs avant le ralliement de l’état hellène à l’Euro, maquillage qui aurait du définitivement décrédibiliser ce établissement bancaire voyou, ne l’a pas empêché de placer sans cesse plus avant ses pions au sein des principaux organes de décision de l’Union Européenne, jusqu’à carrément se retrouver à la tête de la BCE (Mario Draghi est un ancien membre de Goldman Sachs) et prendre le pouvoir sans aucune légitimité démocratique en Grèce (Lucas Papadémos est lui aussi un ancien de la maison) ou en Italie (Mario Monti idem). Sans oublier pour la route l’ex-président de Goldman Sachs International, l’Irlandais Peter Sutherland qui a joué un rôle-clé dans le « sauvetage » de l’Irlande, ou Otmar Issing, l’ex-président de la Bundesbank allemande, j’en passe et des meilleurs… Une nomination à la BCE par les européistes complices de Bruxelles d’un côté, deux véritables coups d’état institutionnels en Grèce et en Italie de l’autre : Goldman Sachs est certes un sacré repaire de crapules, mais certainement pas d’amateurs ! Et en Espagne et demain en France, on serait bien inspiré de serrer très fort les miches pour ne pas subir le même sort…
Baisse de salaire générale de 30% donc, pour combattre enfin efficacement la crise… Mais rassurez-vous, ce remède de cheval n’a pas vocation à s’appliquer… aux employés de la maison : pour eux, ça va très bien merci ! Goldman Sachs a en effet annoncé un résultat pour 2012 de… + 68%, la banque ayant même triplé ses bénéfices au quatrième trimestre ! Ce qui a permis d’augmenter le modeste salaire de son PDG Loyd Blanfein de… 15%. Le jackpot n’étant pas d’ailleurs réservé au seul patron de la banque : en 2012 a indiqué le Wall Street Journal, Goldman Sachs a payé en moyenne 399 506 dollars (300 821 euros) chacun de ses employés, soit une hausse de 9%.
Moins 30% d’un côté, plus 15 et plus 9% de l’autre… Avec Goldman Sachs c’est « plus vous perdez, plus on encaisse ! ». Et ils nous aideraient à dépasser la crise ? Avouez qu’il faudrait vraiment qu’ils soient vraiment très c…, tout de même !
Marc LEROY – La Plume à Gratter
M. Goldman et M. Sachs se préoccupent assez peu du sort des peuples non élus, ce qui paraît somme toute assez logique. En revanche, comme ils sont les vrais patrons, on ne serait pas surpris de voir nos bons socialistes aux ordres tenter d’appliquer d’une manière ou d’une autre la consigne.
Nous ne sommes pas au bout de nos surprises…
Amitiés.