… le licenciement et jette la laïcité par la fenêtre !
Oskar Freysinger nous avait permis d’apercevoir un petit coin de ciel bleu hier, mais aujourd’hui en France, l’horizon s’est à nouveau très nettement obscurci… Ainsi va notre triste monde.
Une crèche n’est pas un service public : les principes de laïcité n’ont donc pas à y être appliqués… C’est l’argument principal qui a « justifié » aux yeux de la Cour de Cassation l’annulation du licenciement en 2008 de Fatima Afif par son employeur Baby Loup, une crèche associative située dans un quartier défavorisé de Chanteloup-les-Vignes. L’affaire avait à l’époque déjà fait grand bruit, et agité le Landerneau politico-médiatique, provoquant des débats parfois houleux entre partisans d’une laïcité ferme sur ses principes, et chantres du communautarisme et de la diversité, dont la Halde, celle-ci apportant carrément dans un premier temps son soutien à la licenciée, avant que Jeannette Bougrab, à peine nommée présidente du bidule en remplacement de Louis Schweitzer, ne fasse marche arrière toute sur le sujet. Il est vrai que Bougrab, contrairement à l’inénarrable Schweitzer, avait quelques raisons personnelles de savoir ce que pouvait représenter pour une femme issue de l’immigration en matière d’inoffensive et généreuse diversité, d’émancipation et d’intégration, l’impératif religieux du voile islamique si bienveillamment toléré par nos élites droits-de-l’hommistes des beaux quartiers parisiens…
Le licenciement pour refus de la salariée de Baby Loup d’enlever son voile avait pourtant bien été confirmé une première fois devant le conseil de prud’hommes de Mantes-la-Jolie (Yvelines) celui-ci validant en décembre 2010 le licenciement pour « faute grave ». La cour d’appel de Versailles avait ensuite elle aussi confirmé cette décision en octobre 2011. « Ces enfants, compte tenu de leur jeune âge, n’ont pas à être confrontés à des manifestations ostentatoires d’appartenance religieuse », avait notamment mis en avant le jugement en appel.
La Cour de Cassation a donc envoyé tout cela aux oubliettes du multiculturalisme béat voulu par certains ravis… de la crèche. Elle a en effet considéré que le règlement intérieur de Baby Loup était contraire aux libertés fondamentales. « Le principe de laïcité n’est pas applicable aux salariés des employeurs de droit privé qui ne gèrent pas un service public », le licenciement constitue « une discrimination en raison des convictions religieuses » et doit être « déclaré nul », ont donc décidé hier les magistrats. Autrement dit, les signes religieux ostentatoires peuvent être interdits lorsque l’on s’occupe d’enfants à l’école… mais pas à la crèche ! Les enfants sont nettement moins influençables avant la maternelle, sans doute ! On se demande bien pourquoi dès lors Vincent Peillon veut les scolariser dès l’âge de deux ans… Et du coup, les soustraire à la vision du voile islamique ! Décidemment, ce n’est pas Christiane Taubira, mais bien UBU qui aurait du être nommé ministre de la Justice par Flambi. Car figurez-vous que ce n’est pas tout : avant l’arrêt annulant le licenciement Baby Loup, la Cour avait livré une autre décision allant totalement en sens contraire dans une autre affaire de port du voile au travail, cette fois estampillé « mission officielle de service public », en confirmant le licenciement d’une employée de la Caisse primaire d’assurance maladie de Seine-Saint-Denis qui portait elle aussi un foulard islamique sur son lieu de travail. Apparemment, les assurés et les malades sont moins bien armés en matière de libre arbitre et de liberté de conscience que les enfants en très bas âge… Mais soyons justes : nos chers magistrats n’ont été en cette consternante occasion que les bons petits soldats zélés de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH), qui n’aurait pas manqué de tancer vertement la France si le jugement avait été différent, tant il est vrai que notre justice ne se rend plus depuis belle lurette « au nom du peuple français », mais bien en celui de la technostructure bruxelloise. « Technocrates, c’est des mecs que, quand tu leur poses une question, une fois qu’ils ont fini de répondre, tu comprends plus la question que t’as posée » disait en son temps le regretté Coluche. Une maxime qui s’applique donc aisément et sans en changer une virgule aux magistrats de la Cour de Cassation.
Il est utile de rappeler pourtant ici que le règlement intérieur de la crèche précisait bien clairement à l’époque qu’une stricte neutralité religieuse devait être observée dans l’enceinte de ses murs. Fatima Afif, engagée sans voile, le savait parfaitement. Or, en décembre 2008, de retour d’un congé maternité suivi d’un congé parental, elle était arrivée à son travail avec un voile sur la tête, et avait catégoriquement refusé de l’ôter. Ce que n’avait pas accepté Natalia Baleato, la directrice de la crèche, en invoquant l’obligation de « neutralité philosophique, politique et confessionnelle » inscrite dans le règlement intérieur de l’établissement.
Le coup est d’ailleurs particulièrement sévère pour Natalia Baleato, une ancienne sage-femme qui s’est dite « interloquée » et « déçue » après « 25 ans de travail pour favoriser l’insertion des femmes dans le quartier ». Depuis cinq ans que dure ce feuilleton islamo-judiciaire, cette réfugiée politique chilienne avait déjà dû faire face aux incessantes attaques communautaires suscitées par sa décision, pour que survive en une zone dite « sensible » l’entreprise associative qu’elle avait réussi à y créer en 1991, offrant à nombre de femmes du quartier un emploi presque inespéré. Chanteloup-les-Vignes étant une de ces villes où l’immigration massive -voulue ou tolérée depuis des décennies par nos chers gouvernants- s’est cristallisée et où plus de cinquante nationalités sont répertoriées, cette clause de neutralité religieuse était pourtant bien une élémentaire question de bon sens, un impératif absolu même, pour tenter d’instaurer un « vivre ensemble » plus ou moins apaisé. La Cour de Cassation n’en a eu que faire.
Ce 19 mars restera donc sans doute comme une date à marquer d’une pierre noire dans la longue et douloureuse histoire de la laïcité à la française. « C’est tout l’édifice de la laïcité qui se fissure aujourd’hui », « c’est une défaite sévère », a réagi Richard Malka, l’un des avocats de la crèche Baby Loup, estimant également que cet arrêt provoquera « une explosion des revendications communautaristes dans l’entreprise ». Il y a fort à parier que cela sera effectivement le cas, y compris dans le service public, ces revendications communautaires et religieuses incessantes étant d’ailleurs d’ores et déjà souvent une scandaleuse réalité, notamment à la RATP, et jusque dans les hôpitaux, les piscines et les cantines scolaires.
L’inévitable Manuel Valls a bien entendu aussitôt et très médiatiquement regretté cette décision, déclarant « en sortant quelques secondes de mes fonctions, je veux vous dire combien je regrette la décision de la Cour de cassation aujourd’hui sur la crèche Baby Loup et sur cette mise en cause de la laïcité ». C’est beau comme de l’antique, sauf que… Une fois encore, ce gouvernement de gugusses nous fait le numéro de cirque Valls-Taubira dont nous avons désormais tristement pris l’habitude : celui du « je coupe les oignons, et toi, tu pleures ». Car pendant que Valls se lamente et verse ses larmes de crocodile devant les caméras sur le cadavre en décomposition de la laïcité, Sihem Souid, conseillère de Christane Taubira au ministère de la Justice, s’enthousiasme elle sur Tweeter : « Affaire Baby loup : Habchi, Bougrab et Fourest qui avaient témoigné à la barre contre l’employé. Merci à la justice! Vive la justice ! ».
« La Cour de cassation vient de forcer la digue de la laïcité » a de son côté tristement commenté Jeannette Bougrab, qui avait donc apporté son soutien à la crèche alors qu’elle présidait la Halde. Oui madame, la digue ayant cédé, le flot va pouvoir désormais se répandre sans entrave… Et le parti qui est le votre l’UMP, comme le Parti Socialiste aujourd’hui aux affaires, n’y aura pas été pour rien, loin s’en faut ! Notamment Jean-François Copé, Vincent Apparu, et surtout votre grand homme, Pinocchio Sarkozy, avec son institutionnalisation en 2003 du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), ses repentances communautaires incessantes, ses génuflexions obscènes devant les émirs autocrates du golfe, son acceptation scandaleuse des oboles de fric islamiste qatari déversées -et on sait avec quelles arrière-pensées- sur nos banlieues, ou ses records battus d’immigration tout au long d’un quinquennat définitivement catastrophique.
Après Pinocchio, Flambi… Et le cirque tragique continue, la destruction du modèle français se poursuit inexorablement… Mariage gay, PMA, GPA, embrigadement scolaire à la sauce Grand Orient, communautarisation généralisée, abandon de la laïcité, bientôt euthanasie à tous les étages, dépénalisation du cannabis, j’en passe et des meilleures… C’est loin, Oskar, la Suisse ?
Marc LEROY – La Plume à Gratter
Je suis ulcérée…
Si j’étais la directrice-fondatrice, je mettrais la clef sous la porte.
Et cette s…e dame serait au chômage, ce qu’elle recherche sans doute d’ailleurs. Mais comme elle a déjà gagné…