Ah les enfants ! Ca, c’est ce qui s’appelle un sacré coup de tonnerre dans le Landerneau socialiste -et même carrément UMPS tout entier on le verra plus bas- ou je n’y connais plus rien !
La nouvelle a donc fait l’effet d’une bombe, aux environs des 18 heures : après des mois de dénégations scandalisées, l’ex-Ministre du Budget Jérôme Cahuzac est donc finalement passé aux aveux devant les juges Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire : il possédait bien un compte bancaire à l’étranger depuis… plus de vingt ans ! Ouvert au début des années 90 dans la banque suisse UBS, ce premier compte occulte aurait alors abrité plus d’un million d’euros. Une somme très conséquente donc et vraisemblablement doublement délictueuse car liée à des rétributions illégales en liaison avec une activité de « consultant pour l’industrie pharmaceutique » parallèle à sa carrière de médecin. Autrement dit, des pots de vin. La grande classe quoi !
Ce premier compte aurait ensuite été fermé, et son contenu transféré vers un compte domicilié dans une autre établissement bancaire suisse, Reyl & Cie, compte fermé à son tour en 2010, tous les fonds étant finalement transférés (toujours sur un compte Reyl & Cie) vers un autre paradis fiscal, Singapour. Ce dernier compte clandestin étant donc toujours en activité aujourd’hui. Il abriterait encore actuellement, selon les dires de l’avocat de Jérôme Cahuzac, environ 600 000 euros. Excusez du peu.
A la suite de ses aveux, Cahuzac été mis en examen pour « blanchiment de fraude fiscale » et « blanchiment de fonds provenant d’avantages procurés par une entreprise dont les services ou produits sont pris en charge par la Sécurité sociale ». Bref, du très, très lourd pour un Ministre du Budget chargé de lutter… contre la fraude fiscale !
Chacun se rappellera les dénégations catégoriques, particulièrement dignes et graves devant l’Assemblée Nationale en décembre 2012 d’un Cahuzac « droit dans ses bottes » et soutenu on ne peut plus chaleureusement par les acclamations de ses collègues et amis députés socialistes. Pour ceux qui auraient manqué ce grand moment d’art dramatique, ils peuvent encore se rattraper en visionnant la vidéo ci-dessous :
Ce sont donc aujourd’hui ces mêmes députés socialistes qui, alors que le mensonge éclate, le flinguent à vue, jurent leurs grands Dieux et affirment, la main sur le cœur et la larme à l’œil, que la vilaine brebis galeuse Cahuzac ne saurait salir le troupeau socialiste tout entier. On en pleurerait presque nous aussi, tiens !
Sauf que… Il ne faudrait pas que la bombe atomique du cas Cahuzac nous fasse oublier que le matin même Jean-Noël Guérini, président socialiste du conseil général des Bouches-du-Rhône, et son frère Alexandre avaient eux été placés en garde vue à Marseille dans le cadre d’une instruction sur des malversations de grande ampleur concernant des marchés publics des Bouches-du-Rhône et de Haute Corse. Le juge d’instruction Duchaine n’ayant carrément pas hésité à dénoncer le « caractère mafieux » de cette affaire impliquant notamment des membres du grand banditisme local, comme Bernard Barresi, arrêté en 2010 après 18 ans de cavale ! Et il serait trop facile d’évacuer les magouilles financières invraisemblables du Parti Socialiste du Pas-de-Calais relatées par l’ex-maire PS de Hénin-Beaumont Gérard Dalongeville dans son livre Rose mafia.
On notera de plus avec un certain amusement la réaction, dans un état visiblement proche du coma dépassé, du Premier Sinistre Jean-Marc Ayrault déclarant notamment : « un homme politique doit être irréprochable… ». Déclaration on ne peut plus savoureuse dans la bouche de celui qui avait été lui-même condamné en 1997 en correctionnelle à six mois de prison avec sursis et 30 000 F d’amende pour octroi d’avantage injustifié, lorsqu’il avait attribué d’autorité des marchés publics sans mise en concurrence ni appel d’offre à Daniel Nedzela, un homme d’affaires proche du PS nantais !
Bref, le cas Cahuzac semble bien devoir être aujourd’hui la goutte susceptible de faire définitivement déborder la bassine de m… que semble être devenu le milieu politique UMPS tout entier. Car avec ses affaires Karachi, Bettencourt, Sarkozy, Woerth, Lagarde ou Balkany toutes plus ou moins en cours, le parti de monsieur Copé n’est guère plus présentable.
Du coup, c’était dès ce soir la panique générale pour les journalistes du système en place, visiblement presque aussi effondrés que lors du séisme DSK-Diallo survenu il y a maintenant près de deux ans : tous ont immédiatement et dans le même mouvement tiré la sonnette d’alarme en évoquant le spectre par eux tant redouté du « danger populiste ». Car nos chers médias couchés craignent désormais, et plus encore que jamais si l’on ajoute à toute ces crapuleries de politiciens corrompus la crise économique, la faillite de l’Europe, la fin inéluctable de l’Euro, les futurs nouveaux impôts en veux-tu en voilà, la baisse des retraites et le rejet populaire de plus en plus impressionnant du fumeux Mariage pour Tous, qu’une voie royale vers l’Elysée ne s’ouvre, peut-être même avant la fin du premier -et sans doute dernier- mandat de Flambi 1er, sous les pieds d’une Marine Le Pen qui n’en demandait pas tant et qui n’aurait même plus à mouiller la chemise pour que les Français, définitivement écœurés par tant de médiocrité et de malhonnêteté, pour évacuer le cas Cahuzac, le PS, l’UMP, EELV, l’UDI et tout le reste, ne tirent définitivement la chasse !
Marc LEROY – La Plume à gratter
Post-scriptum : La Plume à Gratter tient ici à rendre à César ce qui lui appartient : même si elle avait eu il y a quelques semaines de cela la même idée, c’est bien l’ami Nouratin qui, dans un savoureux billet d’ailleurs repris sur La Plume, avait évoqué le premier le Cas Cahuzac. Ce billet de mauvaise humeur lui est donc dédié !
Merci, vous êtes trop aimable, ça me va droit au coeur.
Quand au cas Cahuzac, je crois que nous n’avons encore rien vu, l’affaire recèle manifestement des aspects bien plus costauds, j’espère qu’ils n’étoufferont pas. Avec les frères Guerrini et le camarade trésorier de campagne qui planque sa fortune aux Caïmans, je trouve que les socialistes prennent plusieurs longueurs d’avance sur leurs copains de l’UMP.
Il ne manquerait plus qu’on trouve un petit quelque chose à Culbuto, qui sait?
Amitiés.
Je voulais dire « la » perspective.
Ce qui est ennuyeux, c’est que tous ces braves gens s’accrochent comme des tiques.
A croire que le pouvoir est aussi précieux que le Saint Graal.
Cette énorme machine à clientélisme que sont devenus les partis politiques peut-elle encore produire quelque-chose de sain? Enfin, je veux dire: de pas trop pourri?
Car il va bien falloir s’extirper de ce magma et très franchement, ma perspective d’un coup d’état ou d’une révolution ne me dit rien qui vaille.