Dans le monde tel qu’il va, c’est-à-dire très mal, parfois très laid et souvent très con, les bonnes nouvelles et plus encore les divines surprises se font fort rares. Raison de plus pour déguster comme il en convient une friandise intellectuelle, un délicieux « nanan à neurones » tel que celui que la justice française -sans doute lorsqu’elle n’est pas estampillée Syndicat de la Magistrature- vient de nous offrir ce mercredi 23 avril 2013.
En effet, en ce jour qui fera certainement date dans l’histoire sans cesse renouvelée et généralement systématiquement déprimante du petit pot de terre de l’honnêteté intellectuelle contre l’énorme pot de fer de la bien-pensance politico-médiatique, l’inénarrable Bernard-Henri Lévy et son patron de plume au journal Le Point Franz-Olivier Giesbert ont été doublement condamnés pour diffamation par le tribunal correctionnel de Paris !
Cette double condamnation fait suite au bloc-note de BHL publié fin décembre 2010 -il n’est jamais trop tard pour bien faire !- dans lequel le plus célèbre disciple de Botul avait notamment qualifié le Bloc Identitaire de « groupuscule néonazi qui s’était rendu célèbre le 14 juillet 2002, en tentant d’assassiner Jacques Chirac ». BHL ayant fait en cette occasion un amalgame fort léger et même foncièrement malhonnête entre le Bloc Identitaire et Unité Radicale, dont l’un des membres, Maxime Brunerie, avait en effet été condamné à 10 ans de prison pour avoir tenté d’assassiner Jacques Chirac.
Le tribunal a estimé que les accusés avaient affirmé à tort « une certaine filiation » entre les deux organisations et que les « raccourcis et amalgames » de ces propos avaient un « indubitable caractère diffamatoire ». Lévy et Giesbert (en tant que directeur du Point) ont donc été condamnés chacun à 1 000 euros d’amende, avec sursis pour le premier, son casier judiciaire étant jusqu’alors vierge (et on se demande encore comment !). Ils auront également à verser 1 000 euros de dommages et intérêts au Bloc Identitaire.
Au cours du même jugement, et pour le même papier « béhachélien », les deux gugusses ont également été condamnés pour complicité « du délit de diffamation publique envers un particulier » au préjudice de Bernard Cassen, directeur général du Monde diplomatique. Dans le même bloc-notes de décembre 2010 donc , BHL avait en effet également écrit ceci : « Viennent de se produire deux événements… considérables… Le second fut ces Assises internationales sur l’islamisation de l’Europe organisées, quelques jours plus tard, à Paris, par le groupuscule néonazi …et qui s’est allié, pour l’occasion, à un quarteron d’anciens trotskistes rassemblés sous la bannière du site Internet Riposte laïque. Il faut le dire et le redire : … présenter comme un “arc républicain”, ou comme une alliance entre “républicains des deux rives”, ce nouveau rapprochement rouge-brun qui voit les crânes rasés du Bloc identitaire fricoter, sur le dos des musulmans de France, avec tel ancien du Monde diplo, Bernard Cassen, est un crachat au visage [de la] République. ».
Dans une seule et même phrase, BHL se payait donc le luxe de confondre Bloc Identitaire et Unité Radicale comme on l’a déjà vu, mais aussi Bernard Cassen du Monde Diplomatique et… Pierre Cassen, fondateur de Riposte Laïque ! Avouez qu’après ses envolées « botuliennes », cela commence à faire vraiment beaucoup question sérieux et rigueur journalistique pour l’homme à la chemise blanche ! Fort heureusement, comme on le sait, le ridicule ne tue pas…mais Bernard-Henri serait avisé de tout de même faire attention, car à ce niveau de performance, on est plus sûr de rien ! BHL et Giesbert ont donc une nouvelle fois été condamnés, toujours à 1 000 euros d’amende (et toujours avec sursis pour le « nouveau philosophe » au brushing) et … 1 euro de dommage et intérêt au bénéfice de Bernard Cassen. La cerise sur ce gâteau judiciaire étant bien entendu que la publication de cette décision devra paraître dans un prochain numéro du Point, « au pied du bloc-note de Bernard-Henri Lévy… dans un encadré, et sous le titre écrit en caractères majuscules et gras de 0,4 cm de hauteur CONDAMNATION JUDICIAIRE ».
Alors je ne sais pas pour vous, mais moi, pour la première fois depuis des années, je vais très prochainement acheter un numéro du Point. Un futur collector, comme on dit aujourd’hui en bon franglais. J’en salive déjà !
Allez, reconnaissez-le : elle n’est pas belle la vie, parfois ?
Marc LEROY – La Plume à Gratter
Je suis bien d’accord avec Pascale : sans honneur et sans loi, sans sens du ridicule non plus d’ailleurs, la seule blessure possible pour ces deux gugusses ( philosophe ? mon oeil!! pour rester polie… ) aurait bien été l’atteinte au porte-monnaie, à condition encore qu’elle soit très particulièrement salée…
En effet, de telles nouvelles font beaucoup de bien au moral !
Mais je suis d’accord avec le premier commentaire, les peines sont bien légères !
Quel dommage qu’en France les « condamnes » s’en tirent avec des sommes si ridicules… Pour ces deux zigotos, 1000 Euros c’est un diner le samedi soir… Et le philosophe n’a meme pas a les sortir. Ecoeurant! Aux US ils auraient senti passer l’addition, et cela leur aurait peut-etre donne une lecon, du genre: » Arretez de dire n’importe quoi, ou la prochaine fois, ce sera 2 millions au lieu d’un ». L’honneur- la condamnation- ils s’en fichent… Oui, la vie est encore trop belle pour eux.