Ce n’était pas forcément écrit, mais tout de même hautement prévisible : dès lors que les responsables politiques, judiciaires ou policiers, c’est-à-dire le pouvoir, relayé par des médias parfois encore plus bienpensants et idéologues que ceux qui, pour camoufler l’hémorragie continue et généralisée des lecteurs depuis plusieurs décennies, les maintiennent en coma artificiel à grand coups de subventions, dès lors donc que tout ce petit monde incestueux avait fait savoir à grand renfort de trompette que le suspect recherché pour la fusillade de Libération était de « type européen », on pouvait sérieusement envisager l’entourloupe de concours.
Et cela n’a donc pas manqué : le tireur s’appelait donc finalement Abdelhakim Dekhar, ce qui, convenons-en ne sonne pas vraiment « français de souche » et, cerise sur le gâteau, c’est un délinquant récidiviste parfaitement identifié, puisqu’il avait notamment déjà été impliqué dans la sinistre affaire Rey Maupin en 1994.
C’est en effet ce même Abdelhakim Dekhar qui avait acheté dans un grand magasin parisien (sous son vrai nom) le fusil à pompe qui avait servi au couple infernal composé de Florence Rey et Audry Maupin pour attaquer la fourrière de Pantin, puis perpétrer la tuerie qui s’ensuivit et qui avait au final fait cinq morts, dont trois policiers.
Il est particulièrement savoureux, si l’on peut oser le terme, de noter que le trio Rey-Maupin-Dekhar appartenait à la mouvance d’extrême gauche. Surnommé à l époque « Toumi », Abdelhakim Dekhar hantait assidument les squats fréquentés par la gauche radicale, notamment à Nanterre, où il avait donc rencontré le couple Rey-Maupin. A l’époque âgé de trente ans, il s’était fait une spécialité d’ « inciter les anarcho-activistes à passer à l’acte » comme l’a rapporté un témoin lors de son procès. Avec un sacré succès, on l’a donc vu.
Evidemment, le blanc d’extrême droite attaquant un « symbole de la démocratie » (Libération, si, si !) suite à la libération -justement- de l’immonde parole raciste dans l’affaire Taubira, et bien entendu et surtout à cause de la montée quasi-exponentielle de Marine Le Pen dans les sondages d’opinion, montée terrifiante précédant de peu le retour de la bête immonde dans une France décidemment définitivement moisie, l’antidémocrate crypto-fasciste à crâne rasé et à l’œil clair, lecteur de Minute et/ou si possible membre ou sympathisant du Front National, en prend un sacré coup dans les gencives !
Mais rassurez-vous, il en faudrait bien évidemment plus, beaucoup, immensément plus, pour provoquer chez tous ces tartuffes médiatiques ou politiques le plus élémentaire des mea-culpa. Après tout, cette farce grotesque n’est qu’une répétition quasi clonesque -et clownesque- de ce que les médias nous avaient déjà servi lors de l’affaire Merah, quand le suspect était lui aussi, souvenez-vous, selon tous nos chers sycophantes du politiquement correct un « blond de type européen »… Et on a vu la suite.
Ils voulaient un nervi d’extrême droite, ils ont eu un arabe d’extrême gauche… Damned, encore raté ! Le tireur de Libé n’ayant définitivement et fort malheureusement une fois de plus pas du tout le profil souhaité, espéré, et osons même carrément l’écrire rêvé par nos oligarques bienpensants, il y a fort à parier que la presse va à présent et très rapidement passer à tout autre chose. L’anniversaire des trente ans d’une marche des Beurs ressortie opportunément des placards de la Mitterrandie par exemple, ou bien encore la célébration ad nauseam de la victoire improbable (et franchement louche) d’une France black-blanc-beur qui s’est qualifiée sur le fil pour la coupe du monde de football au Brésil au détriment de l’Ukraine… Les paris restent ouverts.
On le sait depuis longtemps, le ridicule ne tue pas. La malhonnêteté, la crapulerie médiatique non plus d’ailleurs. Et il m’arrive de plus en plus souvent d’amèrement le regretter.
Marc LEROY – La Plume à Gratter
[...] France, Paul-Emic, Didier Goux, à qui je pique la photo et un peu partout sur les bons blogs. La Plume à Gratter a traité le sujet aussi, et avec quel brio [...]
J’en arrive même à être surpris du battage médiatique que nous observons ce jour autour de cette affaire. Il est vrai que, dans la mesure où l’on s’attendait à voir surgir une sorte de Breivik aux petits pieds, tout était sans doute prévu pour la grand-messe mais là, ça devient gênant, n’est-ce pas, le fils de Larbi, en plus, un ancien cadre du FLN, un héros, quoi!
Il y a du remontage de bretelles en perspective chez les pisse-copie officiels…
Amitiés.