Politique France

… en Corée du Nord !

J’épluchais comme chaque matin les fils d’actualité pour alimenter les colonnes de La Plume, et je suis tombé de ma chaise : Dieudonné a été placé en garde à vue ce mercredi matin dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme ».

Il avait expliqué son fameux Tweet « je suis Charlie Coulibaly », tout en le retirant, en affirmant qu’il se sentait caricaturiste comme Charlie Hebdo, mais aussi noir et ennemi public numéro un, comme Coulibaly. Pas du meilleur goût certes, mais enfin, pas plus obscène que la plupart des unes du journal satirique érigé en martyr de la « liberté d’expression »  que met – suite aux tragiques évènements que nous venons de vivre -  sur un piédestal bien trop grand pour lui tout notre petit (im)monde politico-médiatique. Ennemi public numéro un, la suite allait finalement lui donner raison, puisque qu’une vanne, même médiocre, équivaut donc aujourd’hui  pour notre gouvernement de malades mentaux à une « apologie du terrorisme »…

Bernard Cazeneuve, notre dérisoire sinistre de l’intérieur avait immédiatement déclaré : « ces propos sont une abjection. J’ai donné des instructions à la direction juridique et des libertés publiques du ministère de l’Intérieur pour examiner immédiatement la suite qui peut être examinée en droit ». Manuel Valls, lors d’un discours menton serré à l’Assemblée nationale, et ne se trompant à son tour absolument pas de cible après les dramatiques évènements que nous venons de vivre, avait lui fustigé mardi « un humoriste, récidiviste de la haine », puis en avait rajouté une couche en affirmant également : « Il faut que la justice soit implacable à l’égard de ces prédicateurs de la haine », annonçant aussi des « mesures exceptionnelles ». Certains voyaient venir gros comme un nez rouge au milieu de la figure de ce clown triste gouvernemental, et au prétexte du carnage de Charlie Hebdo et de la lutte contre le terrorisme (mais pas contre l’islamisme, car comme on nous le serine depuis le début, surtout, « padamalgame » !), un Patriot Act à la française… Ceux qui nous dirigent et qui désormais, ouvertement nous oppriment, n’attendent donc même pas sa rédaction et sa mise en œuvre pour violer, pour outrager dans les très grandes largeurs la liberté d’expression qu’ils prétendaient pourtant défendre en défilant, quelques jours plus tôt, avec quelques uns des principaux responsables de la situation de choc des civilisations dramatique dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui.

Le délit d’« apologie du terrorisme » peut être puni d’une peine allant jusqu’à cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende, ou carrément de sept ans et 100.000 euros si les faits ont été commis en utilisant un service de communication au public en ligne. Ce qui est donc le cas. Des « mesures d’urgence » avaient été annoncées par notre petit caudillo ministériel : on en voit le bienfondé, délirant, et la portée, ouvertement liberticide. Ces cuistres sont décidément capables de tout. Echaudés comme nous le sommes, avertis de la médiocrité, de la bassesse, du sectarisme, de la crapulerie de nos socialistes au pouvoir, on pouvait certes s’attendre à peu près toutes les récupérations, même les plus sordides, et on les a bien eues…à toutes les crapuleries, même les plus minables et les plus abjectes, et elles n’ont pas fini d’arriver… Mais à ce niveau de grand n’importe quoi… « A l’impossible, nul n’est tenu » dit le proverbe. C’était oublier Manuel Valls et son pathétique orchestre. C’est donc aujourd’hui acté, grâce au quinquennat de François Hollande, nous sommes désormais en Corée du Nord ! Effarant… Qu’on aime ou qu’on n’aime pas son humour toujours décapant et parfois dérangeant… qu’on apprécie ou qu’on réprouve ses déclarations politiques et son tropisme antisioniste… devant ce qui se passe, et qui annonce bien d’autres délires ouvertement totalitaires, n’est-il pas temps pour tous ceux qui ne sont pas encore devenus totalement fous d’afficher, de brandir, de crier au nom de cette liberté d’expression que nos petits flics zélés de la pensée conforme prétendaient défendre ce dimanche, et comme une affirmation forte que nous ne nous laisserons certainement pas faire : « je suis Dieudonné » ? Malgré les petits soucis qu’il lui a causés, La Plume en tout cas, si elle n’est peut-être pas la première, ne sera pas la dernière à le faire !

Marc LEROY – La Plume à Gratter

Mots clés : censure, Dieudonné, liberté d'expression, Manuel Valls