Politique France

La période que nous venons de vivre à été particulièrement riche en crapuleries de toutes sortes. Et encore… La Plume reste extraordinairement mesurée en utilisant ce terme : ceux de « saloperies  » ou d’« ignominies  » pourraient fort judicieusement lui être substitués, tant un certain nombre de personnalités politiques ou « artistiques », tant nombre des principaux éditorialistes, journalistes et médias ont fait, suite aux évènements tragiques que nous venons de vivre, assaut de mauvaise foi, de mensonge, d’opportunisme ou d’ « amalgame », pour employer un mot particulièrement à la mode ces derniers jours.

Prétendre isoler trois champions sur un podium d’indignité relève donc un peu de la gageure : il serait en réalité plus approprié, lorsque l’on désire dénoncer ces comportements ou déclarations qui furent souvent sordides voire carrément abjects, de remplir le Stade de France, plutôt que d’isoler trois individus, évènements ou comportements méritant des médailles de la crapulerie, dans la catégorie « Je suis Charlie ».

Malgré tout, reprenant le principe de l’une de ses anciennes rubriques, le Palmarès de la Connerie Ambiante, rubrique délaissée non en raison de la rareté des prétendants, mais bien plutôt à cause de leur innombrable multitude, palmarès que les plus récents lecteurs pourront découvrir ici, ici ou là, La Plume a décidé, face à ce qu’elle a eu parfois sous les yeux en faisant son travail (pénible) de recherche de l’information qu’on nous cache, de composer un podium d’indignité spécial, pour trois évènements ou comportements qui lui ont semblé mériter une attention toute particulière. Voici donc ce palmarès :

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Médaille de bronze

Attribuée à tous les médias français

Le 11 janvier 2015 a eu lieu, vous le savez tous, la fameuse marche d’« unité nationale » censée répondre aux terribles évènements de Charlie Hebdo et de l’Hyper Casher de la porte de Vincennes. Marche d’« union nationale » à laquelle ne furent pas conviés les représentants d’un parti politique représentant au bas mot un quart de l’électorat français (ce qui, en soit, aurait d’ailleurs presque déjà mérité l’attribution d’une place sur ce podium), mais à laquelle furent par contre invités une bonne quarantaine de chefs d’état ou de gouvernement, parfois du reste pour très large partie responsables ou complices de ce « choc des civilisations » et des religions dans lequel nous sommes plongés aujourd’hui.

Cet évènement, cette très forte présence « étrangère » dans une marche prétendûment « nationale » (bonjour la cohérence !) furent l’objet d’un traitement médiatique absolument dithyrambique, et même quasi religieux : ceux-là même qui ces deux dernières années avaient systématiquement minimisé – jusqu’à l’extravagance et avec l’aide particulièrement zélée de la préfecture de Paris – les foules gigantesques des Manifs pour Tous, reprirent cette fois sans rechigner les chiffres de participation géante mis en avant (sur quelles bases ?) par les organisateurs. Admirons bien-sûr au passage l’attitude de la préfecture, subitement incapable de donner le moindre chiffrage, supposé (comme d’ordinaire) diviser par dix ou vingt celui mis en avant par les manifestants : « trop de monde », qu’on nous a dit ! Ben voyons ! Mais passons…

Car le point qui vaut ici médaille est ailleurs : pendant tous les reportages qui ont prétendu rapporter « fidèlement » les évènements de ce dimanche 11 janvier, dans tous les sujets que les médias français y ont consacrés, nous avons pu voir ces images de chefs d’états et de gouvernements entourant François Hollande, et marchant tous dignement en tête d’un cortège innombrable. Ces images « fortes », « inédites », « incroyables », « magnifiques », « inoubliables » et j’en passe, ont envahi les journaux français, les télés, le web, et ont fait le tour de l’hexagone, puis du monde. Des images comme celles-ci :

On en pleurerait presque. Remarquez cependant, et cela vous servira pour la suite, que TOUTES les photos et films relatant cet « évènement planétaire », nous présentant cette si touchante brochette de « grands de ce monde », furent systématiquement cadrés en plans très serrés… pas la moindre petite photo en plan élargi voire panoramique, pas le moindre travelling télévisuel impressionnant de nos chers dirigeants, marchant en tête d’une foule innombrable… ce qui aurait pourtant eu une sacrée gueule, et marqué encore plus les esprits, convenez-en ! Et bien non… cherchez donc, vous n’en trouverez pas la moindre trace dans les médias français… étonnant, non ?

En fait, pas vraiment… Car à l’étranger (et notamment en Allemagne et en Russie), quelques journalistes taquins prétendant – les cuistres – faire un peu leur métier, ont rapidement vendu la mèche, en publiant notamment une photo montrant cette fois une réalité fort différente. Cette seule et unique (petite) photo, la voici :

Et oui ! Contrairement à tout ce que nos médias ont voulu nous faire croire, l’oligarchie mondialisée n’a pas défilé en tête du cortège de dimanche, précédant une foule immense de manifestants : elle a en réalité fait, pour les photos, pour la télé, pour l’« image », pour la « com », un micro défilé de quelques minutes à peine, dans une rue voisine menant à la place Léon Blum, près de la station de métro Voltaire (quel symbole !). Avec derrière eux quelques dizaines de figurants à peine, pour « faire masse », dans un périmètre ultra sécurisé et une rue bien évidemment totalement bouclée par les forces de police.

Pour leur sécurité justement, et en prenant en compte le fait que sept membres de la « cellule » des frères Kouachi étaient (et sont) toujours supposés errer dans la nature, on pouvait tout à fait comprendre (et admettre) que les autorités aient jugé irresponsable d’exposer à un éventuel tir terroriste les dirigeants étrangers (et français) présents ce dimanche 11 janvier à Paris… mais alors pourquoi une telle mise en scène ? Une telle manipulation médiatique ? On notera au passage que les mêmes autorités n’ont par contre pas du tout jugé irresponsable d’appeler des millions de français à descendre dans la rue avec femmes et enfants… en pleine alerte Vigipirate de niveau maximal : « selon que vous serez puissants ou misérables… », l’Etat français pourra exposer vos vies ou non, sans le moindre état d’âme, pour faire une belle photo, et si possible faire remonter un peu la cote de popularité de François Hollande…

Les Allemands ou les Russes ont donc pu avoir accès à cette réalité-là… mais pas les Français. Il était juste au moins que les lecteurs de La Plume, eux, en soient informés. Cette dissimulation, cette manipulation générale par tous les médias français de l’information au profit d’une communication, et même d’une propagande d’état justifiait amplement, vous en conviendrez, l’attribution d’une médaille de bronze de la crapulerie ambiante à toute notre caste journalistique !

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 Médaille d’argent

Attribuée avec Palmes (de vilain petit canard) à Nicolas Sarkozy

Cette médaille d’argent va presque être une histoire sans paroles : à un certain niveau de bassesse, les images sont bien plus parlantes qu’un trop long discours. Les lecteurs fidèles de La Plume parcourt le Net se rappellerons peut-être de la photo que j’avais choisie il y a quelques jours pour illustrer le très bon papier de Robin de la Roche, nos élites sont des canailles :

On y en voyait déjà Nicolas Sarkozy, le jour où il était reçu à l’Elysée pour évoquer le terrible massacre de Charlie Hebdo, visiblement « submergé par l’émotion », mais pas assez pour oublier de prendre la pose pour  les photographes. Le voir, dans un moment pareil, continuer ainsi à jouer les cabots, en disait déjà long sur le personnage… mais l’ex locataire de l’Elysée pouvait faire « encore mieux dans le pire », et il allait très vite le prouver, lors du fameux défilé du 11 janvier 2015.

N’étant plus aujourd’hui qu’un chef de parti politique comme les autres, à l’instar de Jean-Christophe Cambadélis, François Bayrou, Pierre Laurent, Jean-Christophe Lagarde ou… Marine Le Pen (absente du défilé pour des raisons qui ne m’échappent pas vraiment), il n’y avait évidemment absolument aucune raison pour que le Pinocchio de l’UMP se retrouve en première, en seconde ou même en troisième ligne de cette vraie-fausse manifestation (voir plus haut) de chefs d’états, chefs de gouvernements et autres officiels divers et variés (Premier ministre, président du Sénat, de l’Assemblée Nationale, maire de Paris, etc.). C’était apparemment insupportable pour celui qui avait déjà décidé, contrairement à tous les responsables politiques présents à la manifestation, de s’afficher avec sa gonzesse chanteuse de Prisunic (très probablement, celle qui continue à se prendre pour Jackie Kennedy, avait dû fortement insister à la maison pour « être de la fête »). La suite, en images, se passerait presque de commentaires :

Photo 1 : moment de recueillement avant le départ de la « marche ». Sarkozy et Sarkozette sont noyés dans la masse… – Photo 2 : c’est parti ! Le vrai-faux cortège s’ébranle, mais toujours pas la moindre trace de Sarkozy et de sa Carlita à l’horizon…

Photo 3 : ah, le voilà ! troisième ou quatrième rang… pas bon pour la photo, ça… même si, cabot comme pas deux, il a immédiatement repéré le photographe (regardez bien d’ailleurs, et c’est proprement sidérant : c’est le cas sur chaque photographie où il apparait) ! – Photo 4 : l’opération « première ligne » a commencé… profitant du mouvement provoqué par le passage d’un feu de signalisation, le petit Nicolas s’engouffre dans la brèche… Sarkozette essaie de suivre…

Photo 5 : on y est presque, à la surprise de Netanyahu qui découvre apparemment incrédule son tout nouveau voisin. Sarkozette essaie de passer elle aussi, par sa gauche… – Photo 6 : ça y est, cette fois il est enfin en première ligne, même si Netanyahu s’éloigne, semblant vouloir éviter sa présence. Du coup, Sarkozette essaie à nouveau de passer, par sa droite… la Carlita qui passe de gauche à droite… étonnant, non ?

Remis une première fois à sa place avant même le départ de la marche par le service protocolaire de la manifestation, comme le montre d’ailleurs la vidéo qui suit,  Sarkozy est pourtant revenu obstinément à la charge, pour parvenir enfin, pouffe au bras et tronche en biais, et ne fût-ce que quelques fugitives secondes, à « être sur la photo »…

http://www.dailymotion.com/video/x2eicje

Pathétique ? On est d’accord. Et je n’en dirai finalement pas plus sur le sentiment que m’inspire au fond (qu’il touche, ou plutôt dans lequel il se vautre) l’auteur d’un tel comportement… si ce n’est qu’il me semble très largement mériter l’attribution d’une médaille d’argent dans ce Palmarès de la Crapulerie Ambiante.

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Médaille d’or

Attribuée avec palmes gerbe à Libération

Les plus avertis d’entre vous auront peut-être déjà eu vent des crapuleries ici médaillées de bronze et d’argent. Je doute par contre qu’ils aient été informés de ce qui suit, et qui mérite à mon sens une incontestable médaille d’or non plus de la simple crapulerie, mais bien plutôt de la saloperie intégrale.

La Plume a déjà évoqué dans un de ses papiers d’hier ces « défenseurs de la liberté d’expression » qui se sont rués sur les kiosques à journaux, pour rafler nombre d’exemplaires du dernier Charlie Hebdo, puis qui se sont tout aussi rapidement précipités pour les revendre – moyennant très confortable profit bien-sûr – sur les sites de vente en ligne. Et bien il y a pire… « encore pire » comme aurait dit Coluche…

J’ai reçu hier dans ma boîte aux lettres virtuelle un courriel du journal Libération : pour une raison qui m’a toujours échappé, je suis sur leur « mail list », comme on dit, depuis plusieurs années. C’est d’ailleurs fort utile pour connaître à peu de frais le contenu éditorial de ce monument de bienpensance, que je ne lis et n’achète bien évidemment pas (le masochisme et la connerie ont leurs limites). Voici une capture d’écran de ce courriel, les images, comme pour la médaille précédente, étant plus éclairantes que presque tout ce que je pourrais en dire :

Après être allé vomir aux toilettes et avoir ouvert la fenêtre de ma chambre-bureau pour y faire entrer un peu d’air frais, et histoire de boire cette purge obscène jusqu’à la lie, de voir « jusqu’où s’arrêteront-ils » (Coluche, toujours), j’ai cliqué sur le lien commandez la une de ce courriel, pour tomber sur « ça » :

Notez – si vous n’êtes pas, vous aussi, aller faire un tour aux toilettes et si vous êtes encore lucide après avoir vu jusqu’à quel niveau d’abjection peut descendre le canard dirigé par Laurent Joffrin (de son vrai nom Laurent Mouchard… je n’invente rien) -  les deux points d’orgue, les deux sommets de cette obscénité intégrale :

A – Libé propose carrément (et moyennant un petit supplément bien-sûr !) une édition de luxe, « collector » (c’est chié, coco !) de cette une de « solidarité compassionnelle » (ou supposée telle).

B – Alors que d’ordinaire, dans des opérations de « com » présentées comme étant « solidaires »,  on peut lire la phrase : « l’intégralité des bénéfices sera reversée à … », Libération nous informe qu’une « partie des revenus sera reversée aux familles des victimes », sans autre précision sur le montant réel de cette réversion (un euro ? deux euros ? cinq ? Mystère…).

Il y a quelques années, tout un business s’était déjà développé sur la vente de fragments supposés du mur de Berlin… au train où vont les choses, nous ne devrions plus tarder à voir apparaître « sur le marché » des morceaux du bureau de Charb, des crayons de Cabu, des crottes de nez de Tignous ou des canettes de Wolinski…

Après un exploit dans l’ignominie de ce gabarit, qui justifie à mon sens sans la moindre contestation possible l’attribution de la médaille d’or de ce palmarès à ce quotidien de la « gauche morale », éternel donneur de leçons, il ne reste plus en vérité plus qu’à tirer la chasse. O tempora, o mores (1), comme on dit… mais je ne vous dis pas dans quel état ça met les valises !

Marc LEROY – La Plume à Gratter

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 1) Quelle époque ! Quels mœurs ! Cicéron, Les Catilinaires.

Mots clés : Charlie Hebdo, désinformation, Libération, manifestation du 11 janvier 2015, média-mensonges, médias, Nicolas Sarkozy, Palmarès de la crapulerie ambiante, propagande