On a beau s’attendre absolument à tout avec « ces gens-là », il y a quand même des jours où on ne sait plus trop quoi penser, et surtout quoi écrire, sans tomber dans l’insulte, en voyant de quoi ils sont capables : l’opportunisme, la bassesse de certains politicards n’ont vraiment pas de limites, et dans les annales pourtant bien remplies de la crapulerie politique, les « jaunes » de la liste Masseret tiendront désormais une place de choix qu’il sera bien difficile, voire impossible de leur ravir, même si à cet impossible là, les membres du parti à la rose sont apparemment fort aisément tenus…
La Plume avait évoqué entre les deux tours des régionales l’épisode lamentable, le psychodrame pathétique qui avait fait suite au résultat PS (catastrophique) du premier tour dans le Grand Est : la tête de liste socialiste Jean-Pierre Masseret ayant refusé de se plier à l’oukaze de la rue de Solférino, des membres de sa liste avaient tout tenté (sur ordre des instances parisiennes du parti) pour saborder sa fronde, usant des expédients les plus vils (y compris les menaces) pour arriver à leurs fins.
Cette félonie, cette trahison en (très) rase campagne électorale fut finalement menée en pure perte, le nombre de renoncements nécessaires (la moitié des candidatures + 1) pour faire capoter l’insoumission de son chef de file n’étant pas atteint à l’heure de clôture officielle pour le dépôt des listes.
A ce petit jeu sordide et souvent souterrain de la trahison, plusieurs « candidats malgré eux » avaient fait du zèle, mais l’une d’entre eux s’était tout particulièrement illustrée : Pernelle Richardot, la tête de liste dans le Bas-Rhin, qui n’avait pas négligé sa peine pour plomber la fronde de Masseret, et qui avait même amené les 71 « renoncements » à la préfecture, faisant à cette occasion la déclaration que voici :
Une déclaration qui avait été confirmée par le tweet suivant, particulièrement clair quant à son refus désormais définitif de faire partie de la liste Masseret, présentée à son corps défendant pour le deuxième tour des régionales :
La manœuvre dirigée par la péronnelle Pernelle ayant échoué, le PS avait diffusé à son tour le communiqué suivant : « une claire majorité absolue des colistiers socialistes sont candidats contre leur gré, ils refusent de participer de quelque manière que ce soit à une victoire du FN dans leur région. Il revient maintenant à Jean-Pierre Masseret de retrouver son sens des responsabilités dans la défense des valeurs de la République, en se retirant de la campagne du deuxième tour ».
Le même PS avait dans la foulée retiré l’investiture socialiste à la liste Masseret, qui ne s’est donc pas présentée, n’a pas recueilli ses suffrages de second tour, et au final n’a donc pas obtenu des élus sous étiquette « PS », mais bien sous celle de « divers gauche ». D’ailleurs, Pernelle Richardot comme nombre de ses petits camarades « démissionnaires » a déclaré très médiatiquement avoir voté pour la liste de LR, et elle a fait tout aussi médiatiquement campagne en ce sens et jusqu’au scrutin de second tour pour que les électeurs de gauche fassent de même. Le tout, au nom de la « morale », des « valeurs » et du « respect de la démocratie », bien entendu !
Oui mais voilà : la liste Masseret, malgré les admonestations de la rue de Solférino, malgré les fatwas de Valls et de Cambadélis, malgré les coups de couteau dans le dos de sa tête de liste du Bas-Rhin et de près de la moitié de ses colistiers, a grosso modo répété (mais sans doute pas du tout avec les mêmes électeurs) son score de premier tour : 15,51 % (contre 16,11 %), décrochant donc au final… 19 élus dans la nouvelle Assemblée.
Du coup, parmi ces élus, bien évidemment… figurent plusieurs « jaunes ». Saisissant la baballe électorale au bond (et surtout la gamelle qui va avec), le PS local a donc décidé, toute honte bue, de demander aux démissionnaires… de ne plus démissionner du tout, et de siéger à l’Assemblée régionale, d’occuper les mandats que la liste Masseret a finalement gagnés pour eux dans les urnes, « à l’insu de leur plein gré » ! Les héroïques défenseurs de la morale politique qui s’étaient si généreusement, si spectaculairement sacrifiés dans l’entre-deux tours ne se sont évidemment pas fait priés plus d’une milliseconde pour accepter de retourner leur veste électorale (dans tous les sens du terme) : cinq années de généreux salaires, plus tous les avantages qui vont avec, cela ne se refuse pas, surtout quand on a, non seulement rien fait pour, mais en réalité tout fait contre !
Pour exprimer ce revirement, le conseil fédéral du PS du Bas-Rhin, qui ose vraiment tout, a notamment tweeté ceci :
Une « demande » qui ne manque vraiment pas d’air concernant Emmanuel Recht, puisque celui-ci, numéro 2 de liste dans le Bas-Rhin, était bien resté fidèle à Masseret, et n’a donc que faire de la requête du PS local ! Mais évidemment, cela permet à Pernelle Richardot de ne pas occuper seule, sur le noble tweet socialiste, la place que son infamie mérite !
Parmi ces démocrates modèles, ces socialistes épatants qui touchent le jackpot régional sans avoir acheté leur ticket, Julien Vaillant, tête de liste en Meurthe-et-Moselle, qui déclare sans honte, quand on lui demande de justifier sa décision : « Après avoir discuté collectivement avec les instances du PS et les élus qui ont appelé au désistement, nous avons décidé de siéger car nous considérons que nous avons la pleine légitimité pour porter la parole socialiste… nous sommes, en quelque sorte, pris en otage… nous n’allons pas pour autant opter pour la double peine, en laissant des gens qui n’ont pas respecté les engagements du PS siéger seuls au conseil régional »… Sublime, non ?
Lorsqu’on lui demande une réaction aux propos scandalisés de David Fantoni, responsable de la communication de Jean-Pierre Masseret durant la campagne, qui a déclaré au sujet de ces élus malgré eux qui vont donc une seconde fois « courageusement » se sacrifier pour la cause : « C’est vraiment honteux, si on n’avait pas maintenu notre liste, ils n’auraient jamais siégé… il faut respecter les citoyens, ceux qui ont voté pour nous. C’est à cause de ce genre de décisions qu’on décrédibilise la politique », le même Vaillant en rajoute une sacrée couche :
« Je me sens sincèrement trahi par le choix de Jean-Pierre Masseret, dont j’ai été le compagnon de route pendant dix ans [et qu’il a donc poignardé dans le dos, mais c’est lui qui se sent trahi, CQFD]. Si mes camarades veulent, en plus, se perdre dans ce type de considérations sur les réseaux sociaux et en venir à tenir des propos qui, j’espère, dépassent leur pensée, c’est dommage. Mais je les plains [on rêve !], car le réveil va être difficile. Tenter de faire passer des résultats catastrophiques aux deux tours pour une victoire et lancer une chasse aux sorcières contre d’autres élus [ou l'hôpital qui se fout de la charité], ce n’est pas l’attitude d’un militant responsable [parce que la sienne, par contre…] Si Jean-Pierre Masseret tire les conséquences de son passage en force et se met en retrait, il n’y aura aucun souci entre nous ». Si, si, vous avez bien lu : à ce Julien Vaillant, sans tripes et sans cœur, rien d’impossible !
Vous avez sans doute déjà, à ce stade de votre lecture, une furieuse envie d’ouvrir en grand les fenêtres : même si l’hiver semble être enfin arrivé, il est plus sain et en tout cas plus respirable de prendre un grand coup d’air froid, que de rester confiné dans une atmosphère aussi délétère. Mais buvons la coupe de l’infâme piquette socialiste jusqu’à sa lie, et pour ce faire, à tout saigneur, tout déshonneur : rendons à Brutus ce qui revient à César !
Pour finir en beauté (c’est une pure clause de style) cette chronique qui ne sent vraiment pas la rose (ou plutôt qui la sent beaucoup trop, dans le sens politique et non horticole du mot) donnons encore une fois la parole à la figure indépassable de la socialie en déroute, à l’héroïne incontestable de cette sinistre farce électorale… la remarquable, la sublime Pernelle Richardot qui, pour tenter de justifier sa décision d’aller à la gamelle régionale après avoir craché dans la soupe Masseret, déclare ceci :
… Collector comme on dit, non ?
Et bien, je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne, et à l’issue de ce petit travail épistolaire qui fut, en raison de la haute qualité de ce qu’il vise à vous faire connaitre, particulièrement pénible à écrire, je crois que je vais aller prendre une bonne, une longue, une très longue douche…
Marc LEROY – La Plume à Grattter
Bonsoir
La finance et la politique se nourricent de la mëme chose dans la mëme gamelle, les sans dents; il n’y a que les Chrétiens( Crétins pensent beaucoup)pour avoir une vision différente.
Mais tout se paie dans la vie et il est sage de payer sans rechigner.
Il me semble qu’il y a quelque chose à méditer dans nos instants de tristesse, et c’est pour moi, de différencier la fragilité de la vulnérabilité. Je suis fragile quand le mal m’atteint et que ça me détruit, et je suis vulnérable quand je me sens atteint(e) mais reste debout malgré cela et n’en suis pas détruit(e).
Nous sommes vulnérables, mais pas fragiles, l’ardeur, le coeur vaillant restent des boussoles malgré les tempêtes traversées et ainsi nous ne sommes plus accablés mais revigorés par l’ampleur des forces de mort à retourner en force de vie.
Y’a du boulot mais nous en sommes capables, tous autant que nous sommes, avec toutes les limitations qui nous habitent mais aussi toutes les forces qui sommeillent en nous. A nous de les réveiller, comme le Prince réveille la Belle endormie. Réveillons nos forces dans une conscience aiguisée, nous en sommes capables!
C’est abject et c’est donc tout à fait dans l’air du temps. C’est le contraire qui serait étonnant.
Nous n’avons plus de colonne vertébrale, plus d’axe, c’est la Bérézina de l’être!
Ne reste plus que l’avoir: Avoir du pouvoir et les sous qui vont avec, avoir un nom, une gamelle, avoir un poste même si c’est pour entuber les autres, l’important c’est que la petite personne se tienne au chaud, même si dans sa tête c’est le tohu-bohu, entre ce qu’elle dit et ce qu’elle fait.
Mais là, encore, cette discordance entre le faire et le dire est enterrée dans une inconscience folle. plus que l’orthodoxie, c’est d’inconscients dont ce monde a besoin. C’est bon, il en est bien pourvu notre monde, ça va pouvoir durer!
Cet aigrefin socialiste dispose d’excellentes qualités pour progresser: elle aime se rouler dedans, elle en est fière et le fait savoir !
Oui, à ce niveau d’opportunisme de cynisme et de bassesse… comme dirait Swift: « L’ambition souvent fait accepter les fonctions les plus basses; c’est ainsi que l’on grimpe dans la même posture que l’on rampe ».
Amitiés
Vous l’avez écrit : collector.
Burps! Ourpps!
Beuh, s’cusez moi, où sont – brrôôô – les toilettes?!?
Vite!!!!
apparemment, c’est la première à gauche !
Amitiés
La peronnelle , son Honneur , c est quoi l honneur,elle est assise dessus et je plains ceux qui vont s assoir a cotè d elle encore que…..a gauche l honneur a un gout de gamelle.je suis content d etre
loin de tout cela.Sauf que c est nous qui payons
Amitèes aux lecteurs de la bonne PLUME
J’ai vraiment eu du mal à arriver au bout du récit !
Quel mérite Marc Leroy.
Ils doivent être fiers rue de Solferino et aller au bureau en rasant les murs.
Avouons qu’Il y a de quoi entre l’engeance que vous décrivez et un gougnafier tel que le Président de l’Assemblée Nationale, pas démissionnaire mais presque… Vraiment pas de figure comme on dit par ici.
Bonne douche !